Un organisme québécois qui fait la promotion des logiciels libres intente une poursuite contre le gouvernement provincial, qu'il accuse de privilégier les logiciels de Microsoft au détriment d'autres solutions.

La poursuite a été déposée en Cour supérieure le 15 juillet et a été rendue publique hier. L'organisme Facil (FACIL, pour l'appropriation collective de l'informatique libre) reproche au gouvernement québécois de ne pas respecter le processus d'appel d'offres quand il s'agit d'acheter des logiciels.

Le gouvernement québécois utilise une disposition qui lui permet d'acheter sans appel d'offres quand il veut se procurer des logiciels couverts par des droits exclusifs. Facil accuse Québec d'abuser de cette disposition.

Le groupe estime que le gouvernement dépense annuellement 80 millions $ pour des licences d'exploitation du système d'exploitation Windows.

Selon la poursuite, entre les mois de février et juin 2008, le gouvernement québécois aurait attribué pour plus de 10 millions de dollars de contrats à Microsoft, sans appel d'offres.

«Trop souvent l'administration québécoise refuse d'envisager et même d'évaluer l'option du logiciel libre», déplore le groupe dans un communiqué.

Facil estime qu'une «politique rigoureuse et déterminée d'utilisation de logiciels libres permettrait la création de très nombreux emplois durables, ainsi que des économies substantielles en licences de logiciels et inutiles mises à jour».

Dans sa poursuite, Facil donne l'exemple de pays comme la France où depuis deux ans, une partie de l'administration française, dont les députés, est passée à Linux. La France avait alors estimé que les logiciels libres allaient lui permettre de réaliser de «substantielles économies».