Le géocaching, la chasse au trésor du XXIe siècle, connaît un essor exponentiel au Saguenay-Lac-Saint-Jean et attire des adeptes de tous âges et de toutes conditions.

«Il y a environ 200 à 225 adeptes actifs dans la région. Si on inclut ceux qui pratiquent ce loisir occasionnellement, le nombre atteint environ 400», révèle le responsable du regroupement de géocaching du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Steeve Juair.

Plus de 400 caches se trouveraient sur le territoire régional. C'est une progression fulgurante: il y en avait 150 l'été dernier.

L'activité combine randonnée pédestre et utilisation du système de positionnement global (GPS). Les géocacheurs, comme on les appelle, recherchent des caches contenant des trésors en téléchargeant leurs coordonnées géographiques sur le site geocaching.com. Ces caches sont habituellement de petits contenants en plastique renfermant de menus objets. Explorer des endroits inconnus, tenter d'accumuler le plus de découvertes possibles, relever des défis physiques: les raisons pour pratiquer ce loisir sont variées.

«La plupart des caches se trouvent en milieu urbain, soit à Saguenay, Alma et Dolbeau-Mistassini. Mais il y en a aussi beaucoup en forêt et dans les parcs», mentionne le géocacheur jonquiérois Jean-Pierre Couture. Le site de la Petite maison blanche, les Grands Jardins de Normandin, et Val Jalbert ont tous été tous été investis par les géocacheurs qui créent eux-mêmes leurs caches. Les eaux du lac Saint-Jean contiennent aussi une cache, pour les plus aguerris qui n'ont pas peur de se mouiller.

La popularité du loisir cause même certains problèmes. «Certains endroits sont saturés! Il y a trop de caches dans le même secteur», affirme M. Juair. Les adeptes doivent donc rivaliser d'originalité pour dissimuler leur butin en ville. Certaines sont maintenant munies d'aimants leur permettant d'adhérer aux objets métalliques.

De plus en plus familial

«Il y a un engouement plus familial depuis quelque temps. Au départ, la plupart des géocacheurs étaient des férus d'informatique. Mais maintenant, les adeptes sont des jeunes, des familles et des gens à la retraite. Depuis que le GPS est devenu abordable, coûtant entre 150 $ et 250 $, le loisir a connu une explosion», poursuit M. Juair.

«C'est une raison supplémentaire de voyager, de découvrir et aussi de faire découvrir de nouveaux endroits», souligne le géocacheur jonquiérois Jean-Pierre Couture. Ce dernier a créé une douzaine de caches, dont une à proximité du pont d'aluminium à Arvida. «Les gens m'écrivent "wow, merci de nous avoir fait découvrir cette superbe vue des monts Valin"», souligne-t-il.

Accessible à tous

Le géocacheur Raymond Bluteau de Dolbeau-Mistassini se déplace en chaise roulante. Un cancer et des complications l'ont laissé incapable de marcher et de parler. «Ma compagne fait la recherche sur le terrain et moi à l'ordinateur. Je m'occupe de tenir nos statistiques à jour. Lorsque cela est possible, nous nous approchons le plus près possible de la cache en auto. Je suis à la fine pointe, nous travaillons avec les meilleurs logiciels sur le marché. Nous utilisons un Palm, une enregistreuse et bien sûr le GPS», affirme M. Bluteau, joint par courriel.

M. Bluteau partage sa passion avec ses proches: «J'ai initié quelques membres de ma famille. Le géocaching est à l'honneur durant les réunions familiales. Lorsque nous allons à Montréal, nous en profitons pour en faire avec ma belle-soeur et mon beau-frère. Dans la région, ils nous arrivent souvent d'aller chercher une de mes nièces pour en faire.»

M. Bluteau est du nombre des Jeannois et des Saguenéens qui participent ce week-end au «méga-event» de géocaching à Québec.