Trois associations de défense des logiciels libres, appuyées par les Verts, ont lancé jeudi une pétition appelant à mettre fin au monopole du géant américain Microsoft dans les systèmes informatiques du Parlement européen.

Trois associations de défense des logiciels libres, appuyées par les Verts, ont lancé jeudi une pétition appelant à mettre fin au monopole du géant américain Microsoft dans les systèmes informatiques du Parlement européen.

«Les citoyens et groupes d'intérêt souhaitant participer au processus législatif sont forcés d'utiliser les produits d'une seule société», dénonce le texte, publié sur internet et déjà signé par 74 personnes jeudi.

Il regrette en particulier que la retransmission des séances plénières du Parlement sur internet soient seulement accessibles avec le logiciel de Microsoft MediaPlayer, ou que les députés ne puissent pas accéder aux documents envoyés par courrier électronique dans des formats utilisés par les logiciels libres.

Ces derniers sont disponibles avec leur code source pour qu'il puisse être copié, modifié et redistribué, dans un contexte de développement communautaire, contrairement aux logiciels dits «propriétaires», comme ceux de Microsoft qui a longtemps maintenu un secret absolu autour de ses produits vedettes.

«Nous soutenons la pétition parce que nous croyons que la situation actuelle de monopole de Microsoft a un impact défavorable sur la démocratie participative, l'innovation et la concurrence», a commenté David Hammerstein, un député des Verts européens cité dans un communiqué.

La Commission européenne, via ses services de la concurrence, mène une offensive contre la position dominante de Microsoft sur le marché du logiciel. Après plusieurs années de bras de fer, elle a obtenu du groupe américain qu'il publie des informations technique sur son système d'exploitation Windows, et qu'il cesse d'y incorporer automatiquement le logiciel MediaPlayer.

En janvier, les services de la concurrence ont ouvert deux nouvelles enquêtes, concernant cette fois entre autres la suite Office (logiciels Word, Excel) ou le navigateur Internet Explorer.

À la Commission, «on est pragmatique, on utilise les logiciels libres là où on en attend des bénéfices clairs, sur le plan financier, technique ou tactique», a indiqué une porte-parole de l'exécutif européen. «Au fur et à mesure du développement du secteur, on adapte notre stratégie et on utilise davantage d'alternatives à Microsoft.»

Et d'assurer que les forums du site www.europa.eu, ou encore les blogues des commissaires européens, fonctionnent sur la base de normes ouvertes.