Dennis Olivennes doit l'avoir mauvaise. L'ancien président de la commission chargé de la lutte contre le piratage devra dans un futur très proche s'expliquer sur des DVD présumé piratés commercialisés par son enseigne, la Fnac.

Dennis Olivennes doit l'avoir mauvaise. L'ancien président de la commission chargé de la lutte contre le piratage devra dans un futur très proche s'expliquer sur des DVD présumé piratés commercialisés par son enseigne, la Fnac.

L'affaire, révélée par le Canard enchaîné, et relayée par Les Echos pourrait faire grand bruit. Et soulever bien des interrogations. La Sacem, société garante des droits d'auteurs, se réserve le droit d'intenter une action en justice.

Pour le moment, les regards se tournent vers un petit label, Wow Corporation. L'emballage, le prix réduit et la qualité sonore médiocre des DVD évoqués par l'hebdomadaire satirique sont autant d'éléments qui font penser que ces DVD sont en fait des copies. Une investigation supplémentaire a révélé que la société suspectée, prétendument américaine, est en réalité basée en ex-Yougoslavie.

Pour la Sacem, la Fnac, seule pour le moment sur le banc des accusés, n'est pas l'unique coupable. Le label allemand Masterplan se trouve lui aussi dans le collimateur du défenseur des droits des artistes.

Face aux accusations portées, la marge de manœuvre dont dispose la Fnac apparaît très réduite. La filiale du groupe PPR (Pinault Printemps Redoute) se retranche pour le moment derrière le caractère herculéen d'une vérification plus poussée des références vendues. Dans un communiqué, l'enseigne rappelle qu'«elle vend chaque année 260 000 références différentes et se fournit auprès de 600 producteurs et distributeurs français et étrangers». La Sacem dirait sans doute que ça lui fait une belle jambe.

L'argument présenté ici par la Fnac présente des similitudes assez manifestes avec celui fourni les FAI. Ces derniers clamaient, et clament toujours leurs incapacités à contrôler les contenus –piratés ou pas- qui circulent sur leurs réseaux.

Dans le cas présent, la Fnac s'apprête, en cas de piratage avéré, à se retourner contre les revendeurs sournois. La Sacem pourra demander des espèces sonnantes et trébuchantes.