Ces temps-ci, de nouveaux sites internet à la sauce «web 2.0» semblent naître sur une base presque quotidienne aux États-Unis. Au Québec, voilà qu'une nouvelle génération d'entrepreneurs commence également à imposer sa présence. Fort d'un financement de deux millions de dollars, de la part d'iNovia Capital (anciennement MSBi), pour son portail StandoutJobs.com, le Montréalais Benjamin Yoskovitz en témoigne.

Ces temps-ci, de nouveaux sites internet à la sauce «web 2.0» semblent naître sur une base presque quotidienne aux États-Unis. Au Québec, voilà qu'une nouvelle génération d'entrepreneurs commence également à imposer sa présence. Fort d'un financement de deux millions de dollars, de la part d'iNovia Capital (anciennement MSBi), pour son portail StandoutJobs.com, le Montréalais Benjamin Yoskovitz en témoigne.

M. Yoskovitz en est à sa deuxième start-up en 12 ans. Cette fois-ci, avec ses partenaires, Austin Hill et Frederic Ngo, il a eu l'idée de créer un outil vidéo en ligne pour aider les PME à recruter de meilleurs employés. «Il va y avoir une pénurie de travailleurs qualifiés dans les technos et dans d'autres industries très bientôt, dit-il. Les entreprises vont avoir besoin d'outils qui les distinguent davantage que les sites d'emploi actuels, qui sont plutôt ennuyeux.»

Ben Yoskovitz constate qu'en général, les sites web corporatifs sont une superbe vitrine pour les produits ou les services des entreprises, mais que celles-ci négligent trop souvent la section consacrée aux ressources humaines.

«Pour attirer des employés qualifiés et talentueux, il va falloir que les entreprises fassent un peu plus d'efforts. StandoutJobs fournit des outils pour bâtir un site d'embauche qui les représentera plus fidèlement.»

Ces outils peuvent prendre la forme d'un blogue, de séquences vidéo, de nouvelles affichées régulièrement, ainsi de suite. Ça tisse un lien plus étroit entre l'entreprise et une communauté d'internautes qu'elle intéresse. En prime, ça centralise (et ça automatise en partie) la gestion de l'information envoyée aux sites spécialisés dans la recherche d'emploi, puisque StandoutJobs se veut un service complémentaire à ces derniers, et non un compétiteur direct.

Lancé en Californie à l'occasion d'un congrès où M. Yoskovitz faisait une allocution devant public, le site StandoutJobs est en ligne depuis environ un mois. En anglais seulement, il s'adresse aux entreprises nord-américaines en général, et aux PME du secteur des technos en particulier.

Déjà, une centaine d'emplois ont été affichés, et une soixantaine de candidats ont postulé. «On ne vise pas un très grand achalandage, précise le cofondateur du site. Mais je pense qu'on peut rencontrer des candidats de meilleure qualité de cette façon.»

Web 2.0

Il n'y a pas que les besoins en main-d'oeuvre des autres entreprises qui intéressent les trois fondateurs de StandoutJobs. Ils font partie d'une communauté grandissante d'entrepreneurs montréalais qui comptent profiter du web 2.0.

D'ailleurs, on doit en grande partie l'idée du «Barcamp Montréal» à Fred Ngo. Il s'agit d'une conférence périodique plutôt informelle, où se rencontrent des créateurs, des investisseurs et des entrepreneurs. Benjamin Yoskovitz a pour sa part lancé les Déjeuners des entrepreneurs en technologie de Montréal, une activité mensuelle qui a sensiblement le même objectif.

«Depuis environ un an, il y a beaucoup d'action à Montréal», constate ce dernier. Il ajoute que malgré ses lacunes, Montréal est en train de se doter d'une structure prometteuse de financement et de démarrage d'entreprises web.

«Je ne pense pas qu'il manque d'argent, dit-il. Mais dans l'ensemble, on en est encore à un stade préliminaire.» Il cite en exemple le réseau Anges Québec, qui aide les entreprises en démarrage ou en prédémarrage à obtenir un financement modeste, mais rapide, de la part d'anges investisseurs.

Il ne manque plus que quelques modèles montréalais à suivre pour faire sortir les jeunes concepteurs de leurs sous-sols, conclut Ben Yoskovitz. Ou de leurs chambres de résidence universitaire: «Les universités manquent encore à l'appel, dit-il. Il y a de très grandes idées qui peuvent venir des groupes universitaires.»

C'est vrai. Après tout, c'est dans ce contexte qu'ont vu le jour de très petites entreprises web, au cours des dernières années, qui portent des noms aujourd'hui très connus, comme Facebook ou Google.