Les grandes manoeuvres s'accélèrent dans les logiciels pour entreprises, avec deux acquisitions au prix fort: le groupe américain Oracle a enfin réussi à mettre la main sur BEA Systems et son rival Sun s'est emparé de MySQL, star suédoise des logiciels libres pour base de données.

Les grandes manoeuvres s'accélèrent dans les logiciels pour entreprises, avec deux acquisitions au prix fort: le groupe américain Oracle a enfin réussi à mettre la main sur BEA Systems et son rival Sun s'est emparé de MySQL, star suédoise des logiciels libres pour base de données.

Après un sec refus en octobre, BEA Systems (logiciels de gestion et de conception de services internet) a finalement accepté une offre d'Oracle libellée à 19 dollars par action en argent comptant. Il en coûtera à Oracle 7,2 milliards de dollars, une fois empochée la trésorerie de BEA.

Oracle, n°2 mondial des logiciels professionnels, s'est résigné à relever son prix initial pour BEA, au départ de 6,7 milliards, pour continuer sa course au gigantisme contre son rival, le leader mondial SAP.

«La combinaison des logiciels de BEA nous donnera une place de leader à tous les niveaux des logiciels professionnels, dans davantage de secteurs et de régions dans le monde» a déclaré le PDG et fondateur d'Oracle, Larry Ellison.

Depuis 4 ans, Oracle a dépensé 32 milliards pour racheter des concurrents, avec en 2004 le rachat de PeopleSoft pour 10,3 milliards, en 2006 celui de Siebel pour 5,9 milliards et en mars 2007 celui d'Hyperion pour 3,3 milliards.

Le rachat de BEA lui permet de répondre au récent rachat par SAP du français Business Objects pour 4,8 milliards d'euros (6,8 milliards de dollars).

Mais comme une attaque inattendue, un nouveau front s'ouvre pour Oracle sur le marché juteux des logiciels pour bases de données, un marché de 15 milliards où Oracle règne en maître avec près de 50% du marché, selon la société d'études de marché Gartner.

Le groupe Sun Microsystems a en effet annoncé mercredi le rachat de MySQL, l'une des plus célèbres sociétés de logiciels libres (et gratuits) pour bases de données, pour un milliard de dollars.

Un prix jamais vu dans le secteur émergent du logiciel libre, au modèle économique encore débattu.

C'est un choix logique pour Sun, qui depuis déjà plusieurs années, à l'opposé des fabricants de logiciels payants, privilégie les logiciels libres. Il facture à ses clients la vente de serveurs équipés de ces logiciels, leur maintenance et des programmes additionnels.

Sun a sorti des logiciels libres comme OpenOffice, équivalent gratuit des logiciels Office de Microsoft, OpenJava ou Solaris.

MySQL, crée en 1995, et son langage de programmation PHP, est l'un des plus populaires logiciels de base de données du monde, adopté par quantité de sites internet ainsi que de très grands groupes comme Facebook, Nokia ou Google, et téléchargé 100 millions de fois. Le groupe est aussi l'une des plus éclatantes réussites du monde du logiciel libre.

Ne serait-ce que par sa gratuité, MySQL est un rival dangereux pour les logiciels payants comme ceux d'Oracle, qui avait tenté en vain de racheter MySQL en 2006.

Sun paie une base de clientèle et un service, mais pas des résultats financiers: selon les analystes, avec ses 400 salariés MySQL a réalisé un chiffre d'affaires de seulement 60 à 70 millions de dollars l'an dernier.

Le PDG de Sun, Jonathan Schwartz a jugé qu'il s'agissait de «la plus importante acquisition jamais réalisée par son groupe» qui lui permettra d'être «la plate-forme au coeur de l'Internet».

Comme pour BEA, ce rachat est une surprise, car juqu'ici le PDG de MySQL Marten Mickos avait déclaré vouloir introduire son groupe en Bourse plutôt que le vendre. La mauvais santé actuelle des actions du secteur high-tech a pu le décourager.

À lire aussi:

Sun Microsystems achète MySQL

Oracle achète BEA Systems