Ça y est! Les puces débarquent au Canada. Visa Canada, MasterCard Canada et l'Association Interac ont toutes effectué leur première transaction à l'aide de cartes de débit et de crédit à puces, au cours des dernières semaines.

Ça y est! Les puces débarquent au Canada. Visa Canada, MasterCard Canada et l'Association Interac ont toutes effectué leur première transaction à l'aide de cartes de débit et de crédit à puces, au cours des dernières semaines.

Il ne faudra plus attendre bien longtemps avant que les puces sautent dans le portefeuille des consommateurs. Dès mars prochain, de véritables clients mettront les puces à l'épreuve.

Et les consommateurs québécois les verront apparaître dans un an. «Nous allons commencer à émettre des cartes à puces à partir de l'autonome prochain», affirme Michel Chalifoux, vice-président des stratégies de paiement et des infrastructures à la Banque de Montréal. La Banque participe en ce moment, comme toutes les grandes institutions financières, à un vaste test de marché, dans la région de Kitchener-Waterloo, en Ontario.

Les clients devront s'habituer aux puces. D'ici trois ans, les institutions financières auront remplacé la majorité des cartes de leurs titulaires. D'ici 2012, les transactions avec cartes à bandes magnétiques ne seront plus acceptées dans les guichets automatiques. Et d'ici 2015, les bandes magnétiques seront aussi bannies des points de vente. Fini le shlick-shlick!

Remarquez que les bandes magnétiques ne disparaîtront pas pour autant. Comme les États-Unis n'ont pas encore entrepris la migration vers les cartes à puces, les institutions canadiennes sont bien forcées d'émettre des cartes qui arborent à la fois la vieille bande magnétique et la nouvelle puce. De toute façon, cette double fonctionnalité permettra aussi une transition plus harmonieuse au Canada.

Plus sécuritaire, plus pratique

L'implantation des cartes à puces devrait permettre de freiner la fraude et le vol d'identité. Une épidémie fort coûteuse. Juste Visa Canada évalue ses pertes annuelles à 146 millions dollars US (pour les 12 mois terminés en juin 2006). Il s'agit d'une hausse de 20% par rapport à l'année précédente.

Dans la plupart des cas de fraude de cartes de crédit, les criminels parviennent à voler les données qui figurent sur une bande magnétique et à les reproduire sur une autre carte, explique M. Chalifoux.

Or, la puce est comme un microprocesseur qui contient une mémoire, une logique et une configuration de logiciels. C'est comme un petit ordinateur qui contient plusieurs clés de sécurité afin de protéger l'information personnelle. Les cartes à puce sont donc beaucoup plus difficiles à copier.

Par contre, elles n'offrent pas une solution pour accroître la sécurité des transactions internet. Mais éventuellement, les puces pourront servir de plateforme à l'implantation de nouvelles technologies qui rendront les transactions virtuelles plus sécuritaires. «Ça ouvre des portes», assure M. Chalifoux.

Pour les consommateurs, les cartes à puces seront aussi plus commodes. Les acheteurs insérerons désormais leur carte dans le lecteur, composerons leur NIP pour donner le feu vert, puis retireront leur carte. Plus besoin d'attendre l'impression du relevé de transaction pour y apposer sa signature.

Quant aux commerçants, ils n'auront plus à vérifier si la signature correspond bien à celle qui figure à l'endos de la carte.

Les cartes à puces permettront aussi d'effectuer de petites transactions à toute vitesse, avec la technologie «sans contact», baptisée PayPass chez MasterCard et PayWave chez Visa.

L'idée est de remplacer le porte-monnaie. Que vous alliez chercher votre café matinal ou que vous commandiez votre lunch au service à l'auto d'une chaîne de restauration rapide, vous n'aurez plus besoin de fouiller dans le fonds vos poches pour trouver la monnaie exacte.

Pour des achats inférieurs à 25$, vous pourrez désormais régler la transaction avec votre carte à puce, sans même avoir à composer de NIP. Et la sécurité? Pas de problème! Les institutions financières dédommageront les clients qui se feront voler leur carte «sans contact».