Des écrans GPS dernier cri dans la fournaise désolée de Death Valley: ce célèbre parc national américain mise sur les gadgets électroniques pour attirer une jeune génération réputée moins sensible que les précédentes aux merveilles de la nature.

Des écrans GPS dernier cri dans la fournaise désolée de Death Valley: ce célèbre parc national américain mise sur les gadgets électroniques pour attirer une jeune génération réputée moins sensible que les précédentes aux merveilles de la nature.

Depuis quelques jours, les visiteurs bravant les 48 degrés Celsius qui règnent en fin d'été dans cette région du désert de Californie peuvent opter pour un «circuit vidéo» en louant à la journée un petit appareil électronique à fixer sur le pare-brise de leur voiture.

De la taille d'une console de jeux portable, le «GPS Ranger» détecte par satellite l'endroit où l'on se trouve, du paysage onirique de «Zabriskie Point» à «Badwater», le point le plus bas des États-Unis, à 86 mètres sous le niveau de la mer.

Lorsque les visiteurs arrivent dans la zone de l'attraction, l'appareil se met automatiquement en route. Sur l'écran, un employé du parc explique en quoi l'endroit est intéressant. Il est possible de cliquer sur une carte pour plus de détails et même de participer à des questionnaires ludiques.

«Lors de mes visites dans les parcs nationaux, j'étais toujours étonné de voir le peu de technologie qui y était utilisé», explique à l'AFP Lee Little, PDG de la société Bar-Z qui développe depuis trois ans des systèmes commandés par GPS à destination des parcs américains.

Death Valley, aussi étendue que le Monténégro et visitée par 850 000 personnes par an, représente une montée en puissance pour cette entreprise basée au Texas (sud) dont les produits n'équipaient jusqu'ici que des parcs plus modestes et des zoos.

«L'idée était: je veux être guidé, mais je ne veux pas payer pour un guide personnel», dit M. Little. Les employés du service des parcs nationaux (NPS), ou «Rangers», proposent déjà des visites thématiques, mais ponctuelles et de capacité limitée.

«Lorsque nous avons vu cette technologie, il nous est paru évident qu'il allait s'agir d'un moyen formidable d'intéresser un public très important, en leur donnant l'occasion d'aller où ils voulaient en emmenant un Ranger avec eux», souligne David Blacker, responsable de l'association locale d'histoire naturelle.

Selon M. Little, son produit, qui se veut intuitif et résistant aux chocs et à l'eau, s'adresse à toutes les générations, «même si les études ont montré que les personnes de plus de 65 ans risquent de moins s'y intéresser».

Mais pour le NPS, qui a développé le contenu du GPS Ranger et l'exploite commercialement, l'appareil constitue une occasion inespérée d'attirer la «génération iPod», ces 15-25 ans qui ont toujours connu l'internet et les téléphones portables.

«Il existe une génération qui ne veut pas aller dans un parc national parce que cela la sépare de ses gadgets», constate le porte-parole du parc, Terry Baldino. Il reconnaît aussi que les adolescents «traînent souvent des pieds» pour suivre leurs parents dans ces immensités minérales où les téléphones portables sont inopérants. Le «GPS Ranger», espère-t-il, va leur montrer Death Valley «avec un médium qui leur est familier».

En période de rigueur budgétaire et alors que Death Valley peine toujours à repasser la barre du million de visiteurs atteinte avant les attentats du 11 septembre 2001, l'appareil, loué 19,95 dollars par jour, pourrait inciter les familles à rester plus longtemps, et même à passer la nuit dans le parc, affirme M. Baldino.

Le GPS Ranger signe-t-il la fin des brochures et des guides de voyage? «Les Américains ne lisent pas beaucoup, mais 70% des foyers ont un PC», rappelle M. Little: «Pourquoi lutter contre cette tendance? Il faut l'accompagner».