Les «magiciens» de la sécurité informatique se réunissent à partir de mercredi à Las Vegas pour évoquer les nouvelles armes et leur parade dans la guerre silencieuse que se livrent dans le cyberespace les «hackers» et ceux qui tentent de les neutraliser.

Les «magiciens» de la sécurité informatique se réunissent à partir de mercredi à Las Vegas pour évoquer les nouvelles armes et leur parade dans la guerre silencieuse que se livrent dans le cyberespace les «hackers» et ceux qui tentent de les neutraliser.

Le baladeur mobile d'Apple iPhone, le nouveau système d'exploitation de Microsoft, Vista ou encore Leopard, la nouvelle version du système d'exploitation Mac OS X que Apple compte commercialiser cet automne sont des cibles de choix pour les pirates mal intentionnés qui écument le réseau.

Les experts, réunis à l'occasion de la 11e conférence Black Hat (chapeau noir) de Las Vegas, ont promis de dévoiler une vingtaine de nouvelles failles de sécurité dans certains des programmes les plus utilisés et les moyens d'y remédier.

Dans le folklore de la sécurité informatique, les Black Hats, ou pirates au chapeau noir, représentent certains «hackers».

Les conférences Black Hat rassemblent des experts des agences gouvernementales américaines et des industries du secteur informatique ainsi que des chercheurs indépendants. Ces forums ont lieu régulièrement à Las Vegas, Amsterdam et Tokyo ainsi que dans la capitale fédérale des États-Unis, Washington.

Parmi les personnalités qui interviendront lors de la réunion de Las Vegas figure Tony Sager, responsable des questions de sécurité à la NSA, l'agence de renseignement électronique américaine.

Jeff Moss, fondateur de Black Hat, a indiqué à l'AFP que la réunion sera notamment l'occasion de faire le point sur «l'évolution de la guerre dans le cyberspace depuis cinq ans».

Les experts se pencheront notamment sur le phénomène de plus en plus répandu des «botnets». Ces «machines zombies» contrôlées à l'insu de leurs utilisateurs par un pirate informatique sont désormais légion au point d'évoquer des «armées de zombies», utilisées dans les attaques de type déni de service ou des tâches diverses comme les envois en masse de courriers non sollicités (pourriels).

Gadi Evron, un expert américain, reviendra sur les attaques informatiques dont l'Estonie a été la victime au début de l'année obligeant plusieurs administrations et banques estoniennes à fermer temporairement leurs sites internet.

Selon des responsables estoniens, une partie de ces attaques provenaient des serveurs de l'administration russe, y compris du bureau du président Vladimir Poutine. Elles ont été lancées après le déplacement par les autorités estoniennes d'un monument à la mémoire des soldats soviétiques du centre de Tallinn vers un cimetière militaire dans la banlieue proche de la capitale.

Pour M. Evron qui a fait partie de l'équipe appelée à l'aide par les autorités estoniennes, il s'agissait de «la première guerre de l'internet».

«Comme nous l'avons vu en Estonie, la guerre dans le cyberespace est devenue plus sophistiquée et mieux coordonnée», a-t-il dit.

Signe de cette guerre sans merci, la conférence Black Hat à peine terminée, Las Vegas accueillera dès vendredi le 15e DefCon, le congrès international des «hackers», dont les sujets d'étude cette année seront les mêmes que ceux traités au Black Hat.