Dans «deux ou trois mois», les Têtes à claques pourraient être diffusées sur les téléphones cellulaires français.

Dans «deux ou trois mois», les Têtes à claques pourraient être diffusées sur les téléphones cellulaires français.

L'ex-publicitaire Michel Beaudet affirme aussi que ses personnages auront dans moins de deux ans, si tout se déroule comme prévu, leur propre série télévisée.

Michel Beaudet a terminé dimanche son premier séjour de promotion en France. Il a rencontré à cette occasion les responsables des deux des trois grands opérateurs de téléphonie mobile, Orange et SFR. Des contacts avec Bouygues Télécom, qui appartient au même groupe que la chaîne de télévision TF1, doivent avoir lieu prochainement.

«On s'est fait expliquer comment ça marche. Ce sont des grosses structures. C'est beaucoup plus complexe qu'au Québec. Mais il y a un très vif intérêt», a expliqué Michel Beaudet, qui, après Paris, s'est rendu à Cannes pour assister au Festival de la publicité.

L'objectif du père des «Têtes à claques» est que les Français puissent voir ces capsules humoristiques sur tous les réseaux, ce qui représente environ 48 millions d'abonnés.

«Mais si l'un d'entre eux nous fait une proposition pour avoir l'exclusivité, on la regardera», explique-t-il.

En ce qui concerne la télévision, Michel Beaudet continue de résister au chant des sirènes. En France, la chaîne cryptée (à péage) Canal Plus avait été, «bien avant les télévisions canadiennes», la première à lui faire une proposition, qu'il a refusée, comme toutes les autres.

Mais si pour l'instant, les «Têtes à claques» demeurent exclusivement des créatures Internet à propagation «virale», il n'en sera pas toujours ainsi. Dans une «phase 2», dans «environ un an et demi», explique-t-il, Michel Beaudet prévoit bel et bien les faire passer au petit écran. Et rompre avec le format court.

«Ça ne sera pas des capsules, mais des programmes de 30 minutes, comme South Park et les Simpsons», révèle-t-il.

Dans ses projets, en France comme ailleurs, Michel Beaudet pourrait bien avoir l'embarras du choix. Ici, la rumeur autour des Têtes à claques (le «buzz», comme disent aussi les Français) tient du phénomène.

Environ 750 000 des quelques 3 millions visiteurs mensuels du site sont des Français, un chiffre qui va en croissant. Adolescents ou employés de bureau, ils ne jurent plus désormais que par le «Willi Waller», «la belle Cécile» ou le vol «DC one-thirty-two».

Du coup, la France a déroulé le tapis rouge pour l'inventeur des «Têtes à claques». Les médias français (article dans Le Monde, un portrait à venir dans Libération, interviews diverses) lui ont accordé un traitement qui ferait rêver la plupart des chanteurs débarquant à Paris pour la première fois avec leurs chansons sous le bras.

«Vrai qu'elles méritent souvent des claques, ces têtes-là, mais qu'elles nous font surtout mourir de rire», a écrit Le Monde.

Au fil de ses entretiens, Michel Beaudet a acquis une certitude: non, il n'adaptera pas les Têtes à claques «en français».

«Tout le monde m'a dit de ne pas toucher à l'accent, a raconté l'auteur. On ne créera pas de site français non plus. Par contre, on fera peut-être à l'occasion des capsules avec des références plus françaises, dans lesquelles, par exemple, il y a aura du soccer plutôt que du hockey.»