Le groupe Dell, deuxième fabricant mondial d'ordinateurs, qui a perdu du terrain face à son rival HP ces derniers mois, a annoncé jeudi qu'il allait supprimer environ 10% de ses effectifs dans les 12 mois, tout en publiant de nouveau un bénéfice trimestriel en recul.

Le groupe Dell, deuxième fabricant mondial d'ordinateurs, qui a perdu du terrain face à son rival HP ces derniers mois, a annoncé jeudi qu'il allait supprimer environ 10% de ses effectifs dans les 12 mois, tout en publiant de nouveau un bénéfice trimestriel en recul.

En comptant les salariés temporaires et permanents, précise Dell, le groupe emploie actuellement 88 100 personnes. Les suppressions d'emplois annoncées, dont le nombre n'a pas été officiellement précisé, pourraient donc toucher jusqu'à 8800 personnes.

Cette annonce a fait bondir le cours de l'action lors des échanges électroniques après la clôture de la bourse de New York. Vers 21H40 GMT, le titre gagnait 5,16% à 28,30 dollars.

«Ces réductions varieront selon les régions, les secteurs d'activité et les fonctions, et reflèteront des considérations économiques ainsi que les exigences légales locales», a ajouté le groupe dans un communiqué.

«Cette action est cruciale pour notre capacité à apporter de la valeur à nos consommateurs», a déclaré le PDG Michael Dell, cité par le communiqué.

Le groupe est dans la tourmente depuis quelques mois: son action a fondu de 53% depuis 18 mois et il s'est fait ravir la première place mondiale par HP.

Pour redresser la barre, depuis fin janvier le groupe a évincé son PDG Kevin Rollins, remplacé par le fondateur Michael Dell, revenu aux commandes le 31 janvier, réorganisé sa direction et annoncé qu'il allait vendre des ordinateurs dans les grandes surfaces, renonçant ainsi à la vente uniquement par internet.

Après un calamiteux 4e trimestre 2006, Dell a aussi annoncé avoir enregistré un bénéfice net en très légère baisse au 1er trimestre 2007, à 759 millions de dollars (chiffre préliminaire) contre 762 millions un an plus tôt, et ce malgré un chiffre d'affaires en hausse de 2,6% à 14,6 milliards de dollars.

Ses ventes sont meilleures que ce qu'attendaient les analystes, qui tablaient sur un chiffre d'affaires de 13,9 milliards. Son bénéfice par action a atteint 34 cents, également meilleur que les 26 cents attendus par le marché.

Le groupe a cependant averti que ses marges seraient «sous pression» au 2e trimestre de l'exercice et que l'année 2007 sera affectée par «un environnement de prix plus agressif et une hausse des composants au 2e semestre».

Au 4e trimestre, Dell avait vu ses ventes chuter de 5,2% et son bénéfice reculer de 33%, à cause d'un recul de 18% des ordinateurs de bureau, délaissés par les consommateurs au profit des ordinateurs portables.

Dell souligne avoir réussi au 1er trimestre à remonter de 14% son prix moyen de vente et accru ses marges de 6,5%.

Au 1er trimestre, ses ventes de serveurs ont progressé de 19% et ses portables de 7%, mais avec une baisse de 6% des ordinateurs de bureau, qui restent son produit principal.

«Les progrès au 1er trimestre ont été encourageants, mais le groupe reste concentré sur ses efforts de simplification» des structures, souligne-t-il.

L'actuelle enquête des autorités boursières sur ses comptes s'accompagne aussi d'une enquête interne, a rappelé Dell, expliquant qu'à l'issue de cette enquête un comité d'audit indépendant se prononcera «sur la nécessité» ou non de réviser les comptes passés.

Le secteur high-tech est devenu familier des plans sociaux massifs ces dernières années.

Mercredi, le fabricant de téléphones Motorola a annoncé la suppression de 4000 emplois supplémentaires, portant ses réductions d'emplois à 11% de ses effectifs en deux ans.

En septembre dernier, le leader mondial des puces Intel, concurrencé par le groupe AMD, avait décidé 10 500 suppressions d'emplois d'ici mi-2007, soit environ 10% de ses salariés.

A l'été 2005, Hewlett-Packard, à l'époque en perte de vitesse face à Dell, avait décidé de supprimer 14 500 emplois, soit 10% de ses effectifs.

Et en mai 2005, le géant informatique IBM avait annoncé la suppression de 14 500 emplois, soit 5% de ses effectifs mondiaux.