Des chercheurs d'une université canadienne ont créé ce qu'ils qualifient de premier modèle virtuel en «quatre dimensions» d'un corps humain, une invention qui doit permettre de mieux comprendre l'évolution de maladies et même de permettre aux malades de les visualiser.

Des chercheurs d'une université canadienne ont créé ce qu'ils qualifient de premier modèle virtuel en «quatre dimensions» d'un corps humain, une invention qui doit permettre de mieux comprendre l'évolution de maladies et même de permettre aux malades de les visualiser.

L'image, créée par ordinateur, d'un corps humain dont les organes internes et le système circulatoire apparaissent en couleurs, est projetée comme un hologramme dans une salle obscure où le modèle virtuel donne l'impression de flotter.

Le projet baptisé CAVEman (homme des cavernes), en raison de l'obscurité de la salle qui l'abrite, a été présenté cette semaine à l'Université de Calgary.

Le modèle comprend plus de 3000 éléments du corps. Il peut être manipulé à volonté comme dans une sorte de jeu vidéo pour être observé sous différents angles, ou effectuer des zooms sur tel ou tel organe pour l'étudier.

«L'image est quasi vivante. Cela nous permet pour la première fois d'avoir un modèle complet du corps humain, du point de vue de l'anatomie, de la chimie et des types de tissus», a déclaré à l'AFP Andrei Turinsky du département de biochimie et de biologie moléculaire de l'université.

En utilisant une technique de programmation informatique, les chercheurs arrivent à créer une image que l'on peut examiner avec des lunettes spéciales.

Le résultat est une sorte d'atlas complet du corps humain en quatre dimensions - les trois dimensions spatiales plus le temps. Le modèle permet d'observer l'évolution d'une maladie et aussi de visualiser la réaction de l'organisme à des médicaments.

Les scientifiques se servent des données concernant les malades, notamment de scanners ou d'imagerie à résonance magnétique pour personnaliser leur modèle et lui faire représenter le corps d'un malade.

«Cela permet à un médecin ou à un patient de voir ce qui se passe dans un corps. C'est bien mieux qu'un manuel de biologie», dit M. Turinsky.

«On pourra au début montrer à un patient ce qui se passe dans son corps. Et par la suite on espère pouvoir prédire ce qui se passera s'il ne suit pas de traitement ou si certains gènes se mettent à agir», ajoute-t-il.

Le projet CAVEman peut aussi permettre pour des simulations visant à préparer des opérations chirurgicales ou mettre au point de nouvelles techniques chirurgicales.

À l'origine, le projet avait été conçu pour créer des modèles montrant les muscles afin de former des kinésithérapeutes. Mais les chercheurs ont rapidement réalisé que son potentiel était beaucoup plus vaste.

Un équipe d'informaticiens, de biologistes et de mathématiciens travaille depuis six ans sur le projet et M. Turinsky espère que le modèle virtuel pourra être largement disponible d'ici deux ans.