Les ordinateurs portables, devenus le format de prédilection du grand public, sont en passe de détrôner les PC de bureau, profitant du nomadisme des consommateurs conquis par des performances comparables à des prix de plus en plus abordables.

Les ordinateurs portables, devenus le format de prédilection du grand public, sont en passe de détrôner les PC de bureau, profitant du nomadisme des consommateurs conquis par des performances comparables à des prix de plus en plus abordables.

En 2007, pour la première fois, il devrait se vendre en Europe plus de portables que de fixes, tous marchés confondus.

Les livraisons de portables, dits «notebook» dans le jargon informatique, ont représenté 47% du marché français au premier trimestre, tirées par le grand public (69% de hausse sur un an) où leur part s'élève déjà à plus de la moitié, selon une étude de l'institut Gartner.

Le monde professionnel bascule lui aussi doucement: les ventes de PC portables y ont grimpé de 13% sur les trois premiers mois de 2007, dans un marché pourtant atone.

Selon Thierry Labbé, directeur général de Dell France, l'équipement des salariés en portable assure «une plus grande flexibilité», facilitant le travail à domicile, mais aussi dans les hôtels, gares ou halls d'aéroport dotés de bornes wifi.

«La promesse de productivité» associée à la mobilité «devient vraiment tangible avec les nouvelles technologies offrant la possibilité de se connecter partout», relève Laurent Lavoix, responsable pour les portables professionnels chez Hewlett-Packard, numéro un mondial des PC portables.

Cette tendance touche principalement «les petites entreprises et les professions libérales», précise-t-il. «Plus on remonte dans la pyramide, plus le PC fixe est majoritaire»... sauf pour les cadres dirigeants qui raffolent des «ultra-mobiles».

Très légers (moins de 2 kg), ces ordinateurs ultra-fins affichent une taille d'écran réduite et une autonomie allant jusqu'à une dizaine d'heures. Sony, qui réalise 40% de ses ventes sur ce segment encore marginal, «croit beaucoup à son développement» dans les prochaines années, dit Christophe Lapacz, responsable de Vaio, la gamme des portables du japonais.

Si ces appareils encore très chers amorcent une timide percée auprès du grand public, c'est l'autre extrême qui dope la demande depuis le début de l'année, les modèles 17 pouces (ou 43 cm) conjuguant confort d'utilisation et faible encombrement, note Isabelle Durand, analyste chez Gartner.

«Au moment de réinvestir pour changer leur PC fixe, beaucoup font le choix du notebook à grande taille pour la maison, c'est une vraie tendance, on se rend compte que tout le monde n'est pas mobile dans l'âme», souligne Daniel Trachino, directeur de la division grand public chez Acer, qui a lancé le premier 20 pouces du marché.

Entre les deux, le segment 15 pouces d'entrée de gamme, qui représente aujourd'hui le plus gros des volumes, «risque de perdre de son attrait», estime-t-il.

Le taïwanais a profité de l'essor des ordinateurs portables, marché sur lequel il devance ses concurrents en France, pour se hisser globalement à la deuxième place du marché hexagonal, talonnant le leader HP. Troisième, le texan Dell, fortement implanté dans les entreprises, se trouve pénalisé par le boom auprès du grand public.

La bataille des portables ne fait que commencer, le taux d'équipement informatique des foyers français (55%) se situant encore loin des pays d'Europe du Nord où il avoisine les 90%.