Le géant électronique japonais Sony a largement atteint ses objectifs financiers en 2006-2007, grâce à la résurrection de son coeur de métier, l'électronique grand public, ce qui lui a permis de compenser l'absence de marges sur sa très vantée console de salon PlayStation 3 (PS3).

Le géant électronique japonais Sony a largement atteint ses objectifs financiers en 2006-2007, grâce à la résurrection de son coeur de métier, l'électronique grand public, ce qui lui a permis de compenser l'absence de marges sur sa très vantée console de salon PlayStation 3 (PS3).

À l'issue de l'exercice terminé le 31 mars, Sony a dégagé un résultat net supérieur à ses prévisions et en légère hausse par rapport à l'année précédente.

En revanche, son bénéfice d'exploitation a chuté, d'une part à cause des rappels massifs de batteries rechargeables viciées en cours d'année, et d'autre part du fait de la vente à perte de la console PS3.

Depuis son lancement en novembre au Japon et aux États-Unis, puis en mars en Europe, la PS3, truffée de hautes technologies, s'est écoulée à 5,5 millions d'unités, soit 500 000 de moins qu'escompté.

Toutefois, comparée à la console Wii de Nintendo, commercialisée simultanément fin 2006 dans le monde entier, la PlayStation 3 n'a pas subi la déroute annoncée par certains analystes. Nintendo avait vendu fin mars 5,84 millions de Wii contre 6 millions espérées.

Sony a pris d'emblée le risque de proposer sa PS3, un produit stratégique, à un tarif attractif, afin de minimiser l'écart avec les machines concurrentes moins chères et faire taire les critiques.

Il a donc payé en fin d'année le prix de cette stratégie: un déficit massif de la division jeu, proportionnel au nombre de consoles produites et vendues.

Même si le groupe n'a pas dégagé un yen de marge sur la PS3, les revenus tirés de sa vente ont compensé le recul des recettes du modèle plus ancien PS2 et gommé les performances décevantes de la version portable PSP.

Surtout, le pilier central de Sony --l'électronique grand public-- a connu une année faste, avec un chiffre d'affaires en hausse de 16,9% et une rentabilité retrouvée.

«La division électronique se redresse plus vite que prévu», s'est félicité le directeur financier, Nobuyuki Oneda.

Le coeur de métier de Sony, dirigé par un ingénieur spécialiste des écrans, Ryoji Chubachi, bras droit du PDG Howard Stringer, s'est rétabli grâce aux efforts sur le design, les performances et la qualité des produits.

Outre le succès mondial de la gamme de téléviseurs à écran plat à cristaux liquides (LCD) «Bravia», les appareils photos numériques compacts «Cybershot», les PC «Vaio» ou encore les caméscopes «Handycam» ont séduit la clientèle.

Ce qui a contrebalancé les moins bons résultats de l'audio, encore malmené par Apple et ses baladeurs iPod, et le déclin inéluctable des ventes de téléviseurs à tube, techniquement dépassés.

Le cinéma a aussi retrouvé un peu d'air grâce au «Da Vinci Code», au dernier «James Bond» et autres super-productions qui, bénéficiant d'un battage promotionnel mondial, ont fait un tabac en salles, amplifié par les éditions sur DVD.

La téléphonie mobile a confirmé ses performances amorcées lors des précédents exercices.

La filiale Sony-Ericsson donne ainsi un gros coup de pouce au résultat net, en raison de bénéfices en forte hausse à l'instar de la popularité grandissante de ses terminaux.

Le chiffre d'affaires du groupe, soutenu par des gains de change dus à la faiblesse du yen, a gagné 10,5% à 8295,7 milliards de yens (75,7 milliards $ CA). Le bénéfice net s'est établi à 126,3 milliards (1,15 milliards $ CA).

Pour l'exercice en cours, qui sera clos le 31 mars 2008, Sony espère une montée en flèche de ses profits.

Il mise sur l'envolée des ventes de téléviseurs LCD et sur l'amélioration de la rentabilité de la PS3 qui devrait connaître cette année son véritable essor, selon le groupe.

Enfin, les charges de restructuration, pour finir de redresser le groupe, seront moindres cette année que celles supportées l'an dernier.