San Francisco - La pause venait à peine de commencer dans la conférence donnée par Jeff Clavier et Rob Hayes que déjà, des dizaines de personnes se massaient devant la scène pour leur parler et échanger des cartes d'affaires.

San Francisco - La pause venait à peine de commencer dans la conférence donnée par Jeff Clavier et Rob Hayes que déjà, des dizaines de personnes se massaient devant la scène pour leur parler et échanger des cartes d'affaires.

Si les deux hommes sont si convoités à la Web 2.0 Expo qui se déroule depuis hier à San Francisco, c'est que leur métier en fait rêver plus d'uns : ils financent des entreprises techno qui démarrent, des startups.

Les participants qui croient avoir l'idée du siècle se sont donc rués sur les deux hommes pour tenter leur chance, et ce malgré une conférence qui a dû enlever des illusions à plusieurs.

Car Jeff Clavier et Rob Hayes, respectivement de Soft Tech et First Round Capital, ne sont pas tendres : partir une entreprise, même dans l'ère du Web 2.0, n'est pas chose facile. Obtenir de l'argent pour la financer l'est encore moins.

Avant même de présenter leur entreprise aux investisseurs, les entrepreneurs doivent se rendre jusqu'à eux. Obtenir un rendez-vous avec les investisseurs en capital de risque n'est pas chose facile.

«Les courriels ne marchent pas, dit Jeff Clavier, un Français établi aux États-Unis depuis sept ans. Il y a fort à parier que ce qu'on m'envoie se retrouve dans mes pourriels.»

Rob Hayes affirme quant à lui que son site Internet donne une adresse courriel où il peut être joint. Mais, précise-t-il, il n'a jamais financé une entreprise qui l'avait contacté par ce moyen.

«Il y a tellement de moyens de se rendre à moi, par différents contacts. Si un entrepreneur n'est pas capable de les trouver, je me pose de sérieuses questions à son propos», dit-il.

Uns fois cette étape franchie, les entrepreneurs chanceux qui obtiennent un premier rendez-vous avec un investisseur doivent avoir plus qu'une bonne idée, avertissent les deux hommes.

«La question est : quelle valeur ajoutée apportez-vous ? Certaines personnes me disent : regardez ce qu'on peut faire. Mais est-ce que ça intéresse quelqu'un ? Ce n'est pas ce que vous pouvez faire, c'est ce que vous faites qui compte», dit Rob Hayes, qui a investi dans des entreprises comme digg.com et Linden Labs, les créateurs de Second Life.

Jeff Clavier n'investit quant à lui que dans des entreprises menées par des gens avec lesquels il pourra avoir une bonne relation.

«Est-ce que j'aime ces entrepreneurs? Je vais me tenir avec ces gens pendant un long moment, dans les bonnes et les mauvaises périodes. Mais en même temps, nous ne serons jamais les meilleurs amis. Je vais vous botter le cul. Et parfois, je vais vous laisser tomber», dit Jeff Clavier.

Par ailleurs, que ceux qui songent à se lancer en affaires sur Internet se le tiennent pour dit : les deux investisseurs recherchent des gens qui sont à une heure de route de chez eux, au plus. Ils n'aiment pas les entrepreneurs solitaires, car «démarrer une entreprise est difficile». Ils s'attendent à ce que vous soyez prêts à quitter votre emploi régulier pour faire rouler votre entreprise.

Et surtout, ils n'investiront jamais dans une compagnie qui ne leur rapportera pas.

«Nous sommes des investisseurs. Ce qui signifie que nous investissons un peu d'argent et espérons en obtenir beaucoup en retour», dit Rob Hayes.

Aussi:

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