San Francisco - Seriez-vous prêts à investir votre argent si vous saviez qu'il y avait 70% de risque que vous perdiez la totalité de votre investissement ?

San Francisco - Seriez-vous prêts à investir votre argent si vous saviez qu'il y avait 70% de risque que vous perdiez la totalité de votre investissement ?

Sans doute pas. C'est pourtant ce que fait Jeff Clavier, un Français établi à San Francisco depuis sept ans.

L'homme de 40 ans est un «ange». Il investit de l'argent dans les entreprises qui démarrent. Sauf que contrairement aux investisseurs en capital de risque, les «business angels» comme lui investissent leur propre argent.

«Tout l'argent qu'on perd, c'est de l'argent qui sort du compte en banque de la famille», dit Jeff Clavier.

Avant d'investir son propre argent, l'homme a d'abord été investisseur en capital de risque.

«C'est un monde extrêmement fermé, dit Jeff Clavier. En fait c'est un club qu'on est invité à rejoindre parce qu'on a fait ses preuves soit en tant qu'investisseur, soit en tant que dirigeant. C'est un monde difficile à pénétrer.»

L'argent que Jeff Clavier investit aujourd'hui dans les entreprises qui démarrent lui vient notamment de la vente à Reuters, au début des années 90, d'un éditeur de logiciels qu'il avait conçu. Il avait alors 26 ans. Il a ensuite cumulé des emplois «pas mal payés» au sein de l'entreprise, pour devenir investisseur en capital de risque.

Depuis, les jeunes entrepreneurs défilent devant lui dans l'espoir qu'il croira suffisamment en eux pour sortir le chéquier. Glamour, le métier d'«ange» ?

«Les gens ont tendance à focaliser sur les succès. "J'ai investi dans une équipe de deux jeunes qui étaient un peu arrogants, mais qui avaient les idées là où il fallait. Ils ont bâti l'outil de recherche le plus gros au monde, c'est Google." Il y a deux personnes qui peuvent raconter cette histoire. Ce ne sont que deux individus parmi des dizaines de milliers qui travaillent dans le domaine.»

Jeff Clavier dit que son métier est plus difficile qu'il n'y paraît.

«C'est un domaine où on travaille au rythme des startup, soit de tôt le matin à très tard le soir. C'est très stressant. Je ne sais pas comment font les gens qui font ça pendant 20 ou 25 ans.»

Jusqu'ici, l'homme s'en est bien sorti avec ses investissements. Au cours des trois dernières années, il a mis de l'argent dans une vingtaine d'entreprises. Toutes sont encore en activité. Trois d'entres elles ont été vendues. Et il a gagné plus d'argent qu'il n'en a investi.

Pourquoi a-t-il réussi à investir dans des entreprises qui fonctionnent alors que le taux d'échec dans son industrie est de 70% ?

«Soit que j'ai eu de la chance, soit que les pertes sont à venir, soit que je n'ai pas pris assez de risque. Ou peut-être que je suis bon…»

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