Selon Agathe Zou, consultante pour la firme française Ganaxa, on assiste en Chine à une croissance fulgurante de la lecture de textes numérisés.

Selon Agathe Zou, consultante pour la firme française Ganaxa, on assiste en Chine à une croissance fulgurante de la lecture de textes numérisés.

«D'après une étude du Centre chinois de l'information sur Internet, la lecture de textes «traditionnels» n'a cessé de chuter au cours des dernières années pendant que le taux de lecture non traditionnelle a connu une croissance très rapide, c'est-à-dire cinq fois plus qu'en 1999. Depuis six ans, la lecture de contenus numérisés est passée de 3,7% de la population à 27,8%. Jusqu'à maintenant, 148 000 titres ont été numérisés pour le marché chinois, comparativement à 80 000 aux États-Unis. Si seulement 9100 exemplaires (virtuels) ont été lus en 2001, 10,5 millions d'exemplaires l'ont été en 2005.»

La presse écrite, nous apprend la spécialiste chinoise, participe activement à cette nouvelle aventure du papier électronique. «L'Administration générale de la presse et de l'édition accompagne plusieurs groupes de presse en ce sens. Le Liberation Daily, le Yantai Daily et le Ningbo Daily, par exemple, commencent à distribuer des e-lecteurs à leur clientèle.»

On s'applique, par ailleurs, à fournir aux Chinois des outils créés en Chine. En outre, Mme Zou indique que l'implantation massive de la lecture numérisée touche d'abord le réseau scolaire chinois. «Une société créée par l'université de Beijing, le ministère de l'Éducation a entrepris d'offrir des e-lecteurs aux étudiants chinois. Cette initiative du gouvernement a d'abord été motivée par la difficulté de plus en plus grande de s'approvisionner en papier traditionnel.»

Les réseaux de libraires chinois participent également à cette émergence. Mme Zou évoque l'exemple d'un seul réseau de librairies qui compte 9 millions de clients ayant accès à un catalogue complet de livres numérisés.

Le Japon ne va pas manquer le bateau

Le Japon, paradis de la haute technologie, ne va pas manquer le bateau du papier électronique.

«Il y a au Japon de plus en plus d'expérimentation, développement et commercialisation du papier électronique», explique la consultante nippone Haruko Tsujita, invitée virtuellement mardi dernier à parler aux participants montréalais des Rencontres sur le papier électronique.

«Le marché japonais du papier électronique, soutientelle, est déjà considérable. D'un chiffre d'affaires de 2,6 milliards de yens en 2003 il passera à 19,9 milliards de yens (200 millions CAN) en 2008, ce qui représente une croissance de 2193%.»

Haruko Tsujita cite plusieurs exemples d'entreprises pionnières dans ce nouveau marché. Matsuhita-Panasonic a lancé le e-lecteur Words Gear. Seiko-Epson est à fabriquer du papier électronique à haute définition. Hitachi teste actuellement dans les trains japonais un affichage commercial fondé sur la technologie du papier électronique. Soft Bank Telecom investit dans le petit affichage commercial, pendant que Nec/Toppan s'applique à concevoir de plus grands panneaux publicitaires. Fujitsu est en train de mettre au point un papier électronique pour s'adapter à différents reliefs. Astrec conçoit une nouvelle technologie de marquage au sol et Xerox est à mettre au point des photographies à base d'encre électronique.

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