Le CeBIT de Hanovre, qui peine à défendre son rang de premier rendez-vous mondial des hautes technologies, connaît cette année une édition de transition, avant une grande refonte en 2008 censée enrayer la fuite des exposants et des visiteurs.

Le CeBIT de Hanovre, qui peine à défendre son rang de premier rendez-vous mondial des hautes technologies, connaît cette année une édition de transition, avant une grande refonte en 2008 censée enrayer la fuite des exposants et des visiteurs.

À partir de jeudi et jusqu'au 21 mars, 6059 exposants venus de 77 pays présenteront sur un peu plus de 280 000 mètres carrés leurs dernières nouveautés. Elles devraient mettre en lumière l'explosion de la quantité de données numériques, l'accélération des débits, la convergence croissante entre téléphonie, informatique et électronique grand public.

La télévision sur portables et le roaming dans la téléphonie mobile seront également au programme d'une réunion informelle, en marge du salon, de 18 ministres des télécommunications de l'Union européenne.

Les produits présentés au CeBIT pourraient par ailleurs être un indicateur de l'acceptation du nouveau système d'exploitation de Microsoft, Windows Vista, lancé fin janvier.

L'Asie vient une nouvelle fois en force avec plus de 1600 exposants, mais d'autres régions utilisent le CeBIT pour se faire une place sur le marché européen: l'Amérique latine a nettement renforcé sa présence, tout comme la Russie, invitée d'honneur cette année avec 150 exposants.

Cela ne consolera sans doute pas les organisateurs d'une hémorragie ininterrompue depuis l'éclatement de la bulle internet. Comparé à l'année record 2001, le nombre de visiteurs a diminué presque de moitié et les surfaces d'exposition d'un tiers.

Surtout, beaucoup de grands noms du secteur boudent le CeBIT. Le retrait cette année de Nokia a été un nouveau coup dur, mais Philips, Motorola, Canon, KPN, et beaucoup d'autres manquent aussi à l'appel.

Selon la presse, le désamour est tel que la Deutsche Messe, qui gère la foire de Hanovre, serait déficitaire cette année. L'intéressée n'a pas confirmé, mais annoncé une grande réforme pour 2008: le salon sera amputé d'un jour entier et son profil clarifié pour mieux répondre aux besoins des professionnels.

Car le CeBIT se fait tailler des croupières par des salons plus petits mais au thème plus clair, comme l'Ifa de Berlin pour l'électronique grand public ou le 3GSM de Barcelone pour la téléphonie mobile.

Le CeBIT en revanche se veut exhaustif, ce qui le condamne à faire le grand écart entre deux types de clientèle.

Les professionnels, à qui le salon est destiné à l'origine et qui constituent encore près de 85% des visiteurs, doivent jouer des coudes avec le grand public venu en foule pour récolter gadgets et autres cadeaux publicitaires, en particulier en fin de semaine.

Pour tenter d'endiguer ce phénomène, et contrer l'Ifa, le CeBIT avait mis en place en 2006 une exposition séparée pour l'électronique grand public.

L'essai s'est avéré peu concluant et le salon a réintégré cette année ce segment. Les écrans plats de plus en plus grands, les lecteurs de disques HD DVD ou Blu ray en concurrence pour succéder au DVD, ainsi que la PlayStation 3 de Sony, dont la sortie européenne est prévue le 23 mars, devraient s'y distinguer.

La réforme annoncée est un peu celle de la dernière chance. Le CeBIT ne peut plus justifier sa perte de vitesse en invoquant la déprime du secteur.

En Europe, l'informatique et des télécoms devraient voir leur chiffre d'affaires augmenter de 2,9% cette année et la prochaine, selon une étude publiée jeudi par l'observatoire européen spécialisé Eito. C'est loin certes des pics enregistrés au tournant de l'an 2000, mais encore bien au-dessus des taux affichés par d'autres secteurs.

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