En ouvrant ses courriels comme à tous les matins, Julie Cossette ne se serait jamais douté, en septembre dernier, qu'elle se ferait subtiliser tout le contenu de son compte bancaire. La jeune femme de Trois-Rivières a répondu à un courriel frauduleux, sans jamais craindre qu'elle pouvait tomber dans un piège que même son institution bancaire ne peut stopper.

En ouvrant ses courriels comme à tous les matins, Julie Cossette ne se serait jamais douté, en septembre dernier, qu'elle se ferait subtiliser tout le contenu de son compte bancaire. La jeune femme de Trois-Rivières a répondu à un courriel frauduleux, sans jamais craindre qu'elle pouvait tomber dans un piège que même son institution bancaire ne peut stopper.

«On nous dit partout de faire attention aux courriels frauduleux. Mais ça ressemble à quoi un courriel frauduleux? C'est comme si on te disait de faire attention aux gazelles d'Afrique, alors que tu n'en as jamais vu de ta vie», image Julie Cossette, en riant.

Le courriel en question, en tout point identique au site Internet AccèsD de Desjardins qu'elle utilise habituellement, lui mentionnait que certaines vérifications devaient être faites pour éviter (justement) la fraude. On lui demandait alors de confirmer ses informations personnelles, sans quoi son inscription à AccèsD pouvait être annulée.

«Je ne me suis jamais douté de quoi que ce soit. C'est comme tous les autres courriels, on répond vite. On a confiance dans le système», témoigne la jeune femme. Quelques heures plus tard, en se rendant à l'épicerie, la transaction était refusée par manque de fonds. C'est en retournant chez elle, consulter son état de compte, qu'elle a remarqué que tout son argent lui avait été subtilisé; 3000 $ en tout.

«Ils ont vidé tous mes comptes et ont même loadé ma carte de crédit. Ils ne se sont pas gênés», lance Mme Cossette en parlant des fraudeurs. Heureusement, le compte en banque de la jeune femme était assuré contre la fraude technologique et dans les jours suivants, elle a pu récupérer son argent. «Une chance, parce que je n'avais vraiment pas les moyens de perdre 3000 $», admet-elle.

Compréhension

«Quand ça t'arrive, tu te sens tellement niaiseuse». De son propre aveu, Julie Cossette souligne qu'elle a eu peur d'être jugée, après cet épisode. Jugée par qui? D'abord par la caisse populaire avec qui elle faisait affaire, ce qui n'a pas été le cas du tout.

«Ils m'ont mis bien à l'aise et ne m'ont pas jugée du tout. J'ai vite compris qu'ils étaient habitués de traiter avec ce genre de chose et j'ai été contente de voir que je n'étais pas la seule à qui ça pouvait arriver. J'ai aussi été contente et soulagée de savoir que l'assurance allait me rembourser pour mes pertes», mentionne-t-elle.

Par la suite, Mme Cossette n'a plus jamais reçu de courriels de ce genre. D'ailleurs, elle a appris, par le biais de sa caisse, que le responsable de cette fraude avait été épinglé par le service d'enquêtes de Desjardins.

Mais la jeune femme sait bien que plusieurs autres fraudeurs utilisent ce système et elle demeure toujours sur ses gardes. «C'est tellement brillant comme processus. N'importe qui peut tomber dans le panneau», lance-t-elle.

D'ailleurs, après sa mésaventure, elle a jugé bon d'en avertir par courriel tous ses collègues de travail afin qu'ils soient vigilants eux aussi. «Quelques secondes après avoir envoyé le courriel, j'ai une collègue qui m'a répondu en me disant qu'elle venait tout juste de répondre à un de ces courriels. Elle s'est fait avoir elle aussi. Quand on dit que ça peut arriver à tout le monde, c'est pas des blagues», soutient-elle.

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