L'usurpation de noms de domaine sur Internet devient une véritable industrie spéculative qui voit des dizaines de millions d'adresses changer de propriétaire tous les mois, a averti lundi l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).

L'usurpation de noms de domaine sur Internet devient une véritable industrie spéculative qui voit des dizaines de millions d'adresses changer de propriétaire tous les mois, a averti lundi l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).

L'OMPI a reçu l'an dernier 1823 plaintes pour «cybersquattage», soit une hausse de 25% par rapport à 2005, a révélé l'organe onusien dans un communiqué.

Les «domaineurs», ou spéculateurs en noms de domaine, se tiennent à l'aguet de l'actualité, prêts à enregistrer une adresse dès qu'ils sentent que celle-ci a des chances d'être revendue à bon prix.

Ainsi du Tamiflu, ce médicament censé être le seul traitement connu contre la grippe aviaire. L'OMPI a reçu l'an dernier pas moins de 34 plaintes du groupe Roche, le fabricant suisse du Tamiflu, à l'encontre de noms de domaine usurpés comme «tamiflu.net» ou «tamiflu-vaccine.com».

Depuis que l'OMPI a commencé à trancher ces types de litiges en 2000, l'institution a reçu plus de 10 000 plaintes, dont 2000 ont été réglées à l'amiable. Dans les autres cas, le plaignant a obtenu gain de cause dans 84% des affaires, selon le communiqué.

Les plaignants sont le plus souvent originaires de pays développés. Du côté des accusés, on retrouve dans l'ordre des ressortissants des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de Chine et de Corée du Sud.

L'OMPI s'alarme de l'évolution récente du système d'enregistrement des noms de domaine, notamment de la mise au point de logiciels qui permettent d'enrgistrer automatiquement des noms arrivés à expiration.

Ces techniques «risquent de transformer le système des noms de domaine en un marché essentiellement spéculatif», selon l'organisation.

«Bon nombre d'entre eux ne sont plus que de simples biens marchands permettant de réaliser un bénéfice de spéculation», a déploré Francis Gurry, vice-directeur général de l'OMPI. «La vitesse avec laquelle les noms de domaine changent de mains et la difficulté qu'il y a à repérer ces enregistrements automatisés en masse mettent les propriétaires de marques au défi de réussir à poursuivre les cybersquatteurs», a-t-il ajouté.