Dans un témoignage au Congrès américain, Bill Gates ne cache ses craintes: les États-Unis pourraient perdre leur leadership sur les technologies.

Dans un témoignage au Congrès américain, Bill Gates ne cache ses craintes: les États-Unis pourraient perdre leur leadership sur les technologies.

Bill Gates profite de son aura pour tirer, sincèrement, le signal d'alarme ! Des dépenses de recherche et développement inadaptées, des défaillances dans le système éducatif et des restrictions due à la politique d'immigration américaine: autant de menaces contre la domination des États-Unis en matière de technologies.

«L'Amérique ne peut pas continuer sur cette voie», affirme-t-il dans un témoignage qu'il a fait parvenir à la Commission sénatoriale américaine de la Santé, de l'Education, du Travail et des Retraites.

«Lorsque je réfléchis sur l'état de la compétitivité américaine aujourd'hui, mon sentiment immédiat n'est plus seulement de la fierté, mais c'est aussi de l'anxiété. Trop souvent, nous, en tant que sociétés, sacrifions la sagesse à long terme de notre pays au profit de gains à court terme.»

Bill Gates pointe en particulier «la tendance à sacrifier les investissements que les générations précédentes ont fait pour nous, dans l'éducation, la santé, la recherche scientifique de base».

Quelles solutions le cofondateur de Microsoft - et l'un des managers les plus riches de la planète - propose-t-il pour redorer le blason technologique de l'Amérique ?

La priorité, selon lui, est de renverser la tendance afin de doubler le nombre de diplômés, en encourageant en particulier les carrières dans les mathématiques et les sciences.

Et de rappeler qu'au pays de Google, selon une étude du Département américain de l'Education, 13 % seulement des adultes américains possèdent des connaissances ou qualifications suffisantes pour effectuer efficacement des recherches, pour comprendre et exploiter l'information, ou encore exécuter une tâche informatique !

Autre priorité, en corollaire: réviser la politique d'immigration des États-Unis, en particulier le fameux programme H-1B sur les visas «technologiques». L'Amérique qui affiche un déficit en matière de «cerveaux», est condamnée à les importer.

Enfin Bill Gates a appelé à augmenter les budgets consacrés à la recherche. Tout en rappelant que, dans les prochaines années, plus de six emplois sur dix créés aux États-Unis concerneront les services.

Une réflexion de l'un des hommes les plus écoutés au monde, qui s'impose même en dehors des États-Unis.