Steve Wozniak aime raconter que plus jeune, il a choisi d'aller faire ses études dans une université du Colorado parce qu'il y avait vu de la neige pour la première fois.

Steve Wozniak aime raconter que plus jeune, il a choisi d'aller faire ses études dans une université du Colorado parce qu'il y avait vu de la neige pour la première fois.

C'est l'anecdote que le cofondateur d'Apple a raconté d'entrée de jeu aux journalistes venus le rencontrer hier, avant la conférence qu'il donnait dans le cadre de l'événement Boule de Cristal du CRIM, dont il était l'invité d'honneur.

Et c'est ainsi que, plus tard, il a commencé son discours.

Question de briser la glace, probablement. Car Steve Wozniak, le grand-geek-en-chef de tous ceux qui ne jurent que par Apple, dit que malgré sa renommée, il est resté un grand timide.

Jeune, il ne s'intéressait pas aux mêmes choses que ses collègues de classe. Il aimait les sciences, les maths. «Avant même que ce ne soit branché», écrit-il dans sa récente biographie, iWoz.

Sa passion allait payer. Avec son ami rencontré à l'école secondaire, un certain Steve Jobs, il allait fonder l'entreprise Apple. Et concevoir le premier ordinateur personnel.

Aujourd'hui, Steve Wozniak est devenu un personnage culte dans le monde de l'informatique, à qui l'on demande de donner son opinion à propos de tout.

Et qui a une opinion sur tout, sauf peut-être sur le Web 2.0. «Pas de commentaires», répond-il quand on lui demande ce qu'il en pense, affirmant qu'il n'a pas eu le temps de vraiment s'intéresser au sujet.

Par contre, il ne se fait pas prier pour parler de l'entreprise qu'il a fondée. Il n'est pas impressionné par l'iPhone, dit-il, pas plus qu'il ne l'a été par les autres téléphones intelligents qui ont été mis sur le marché au cours des dernières années.

Et, surtout, il ne comprend pas que l'appareil d'Apple ne soit pas équipé de la technologie 3G, qui permet notamment de transférer simultanément des données vocales et de l'information comme des courriels ou de la vidéo.

«Je suis entré dans un magasin récemment et j'ai demandé combien d'appareils 3G avez-vous? Je m'attendais à ce qu'ils me disent un ou deux, mais c'était la moitié de leurs téléphones. Ça m'a choqué. Comment Apple peut-il être si en retard? L'iPhone sera peut-être le premier téléphone intelligent que j'aimerai. Je n'en aime aucun…»

Apple, un monopole

Steve Wozniak a beau recevoir des chèques d'Apple et détenir des actions de l'entreprise, il dit ce qu'il pense. Notamment qu'il y a deux monopoles sur le marché de l'informatique: Microsoft et Apple.

«Le département américain de la Justice a poursuivi Microsoft et dans les premières pages du document, ils décrivent pourquoi Microsoft est un monopole. Les raisons qui s'appliquent à Microsoft s'appliquent très bien à Apple aussi! Si vous entrez dans un magasin, vous savez si vous allez acheter un PC ou un Macintosh», dit-il.

Un monopole n'est pas mauvais en soi, dit Steve Wozniak, sauf si une entreprise finit par abuser de sa position pour nuire aux autres. En ce sens, il dénonce l'approche «propriétaire» d'Apple avec son logiciel iTunes et ses iPod.

«Ce pour quoi Microsoft a été condamné, Apple le fait aussi avec la musique, dit Steve Wozniak. Et pour une petite entreprise qui voudrait percer, c'est difficile.»

Croit-il alors qu'une grande entreprise peut, comme le dit Google, être prospère sans faire de mal (don't be evil)?

«À court terme, peut-être, mais pas à long terme. Vous pouvez en faire moins par contre, selon votre culture d'entreprise.»

Steve Wozniak a quitté le bateau Apple avant l'iPod, avant iTunes, avant l'iPhone et les publicités qui ont donné une image branchée à l'entreprise.

Le millionnaire est resté un nerd dans l'âme. Il déplore que l'on enseigne plus la programmation à l'école et parle avec passion des puces.

Et si c'était à faire, il referait tout. L'ordinateur qu'il inventerait aujourd'hui, dit-il, c'est l'Apple II.

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