Si les utilisateurs précoces se sont rués sur les téléviseurs de type panneau à ACL et à plasma et sur le moyen le plus simple de profiter de leurs fonctions évoluées, la télévision en haute définition (TVHD), ça n'est quand même pas demain la veille que l'on va assister à la révolution totale de l'image.

Si les utilisateurs précoces se sont rués sur les téléviseurs de type panneau à ACL et à plasma et sur le moyen le plus simple de profiter de leurs fonctions évoluées, la télévision en haute définition (TVHD), ça n'est quand même pas demain la veille que l'on va assister à la révolution totale de l'image.

Dieu merci, car dès qu'on parle de TVHD on provoque une levée de boucliers : la plupart de ceux qui ont déjà un téléviseur à écran cathodique satisfaisant et qui n'entrevoient pas d'achat à court terme s'estiment bien servis et ne voient même pas l'avantage de la haute définition. Ils n'y voient qu'une autre façon pour les fabricants et les diffuseurs d'exploiter les consommateurs. Parmi eux, il y a ceux qui ne comprennent rien ou qui ne veulent rien comprendre à la nouvelle ère numérique, d'autres qui s'en foutent éperdument.

Qu'ils se rassurent, ils vont pouvoir continuer à profiter de leur vieux téléviseur et des services analogiques pendant plusieurs années encore.

D'abord parce que les réseaux privés ne sont toujours pas convaincus de la nécessité de plonger dans ce grand chambardement technique qui va leur coûter des millions de dollars sans vraiment leur rapporter de quoi compenser, ne serait-ce qu'un faible pourcentage. Ensuite parce que l'organisme régissant la télévision au Canada, le CRTC, n'a pas encore décrété de date butoir pour le passage au tout numérique, encore moins pour l'avènement de la HD. Le seul indice qu'on peut trouver, c'est que le CRTC demande que ceux qui se lanceront dans l'aventure de la haute définition au Canada, appelés les entreprises de télévision numérique de transition, devront avoir un minimum de 66 % de leur contenu en HD d'ici la fin de l'année. Pas évident...

D'autant plus que la situation chez nos voisins du sud n'est pas beaucoup plus claire, même si le nombre de réseaux et de stations à émettre en HD augmente sans cesse. Aux États-Unis, la date butoir est 2010, mais, attention, il ne s'agit pas de celle du passage à la haute définition, mais de l'obligation pour tous les diffuseurs d'adopter la technologie numérique. Comme la plupart des gens n'ont jamais fait la différence entre numérique et HD, il n'y avait qu'un pas - vite franchi - pour qu'on applique cette directive à la haute définition.

Au Canada, le CRTC n'a pas voulu imposer de date limite pour la suppression de la télévision analogique, mais «suggère» qu'elle soit remplacée aux alentours de 2010. Rien, cependant, sur la HD.

D'ici là, les amateurs de technologies de pointe, les dégustateurs de belles images et de sons ambiants continueront de se régaler avec tout ce qu'ils pourront trouver. Aux États-Unis, si le Canada n'a rien de mieux à leur offrir. Et ils seront de plus en plus nombreux, car le nombre d'écrans HD qui s'installent dans les foyers est en croissance fulgurante.

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