Arrêtez de rêver du jour où vous pourrez profiter pleinement de la télévision en haute définition sans complication, au même titre que la télévision actuelle, car c'est loin d'être pour demain.

Arrêtez de rêver du jour où vous pourrez profiter pleinement de la télévision en haute définition sans complication, au même titre que la télévision actuelle, car c'est loin d'être pour demain.

Certains d'entre vous m'avez demandé s'il y a une autre façon de capter le signal HD qu'en passant par les fournisseurs de services par câble ou par satellite. Oui, il y en a une, mais elle est loin d'être suffisante pour satisfaire même les moins exigeants. Autrement, c'est la dépendance totale aux fournisseurs.

Pour capter un poste HD par voie hertzienne, il faut d'abord un téléviseur doté d'un syntonisateur ATSC, aux normes de la HD. Ce ne sont pas tous les modèles qui l'ont. Sans lui il faut un récepteur externe, dispendieux. Reste par la suite à utiliser une antenne intérieure (le retour des bonnes vieilles oreilles de lapin) pour la haute définition. Des noms connus comme AudioVox (Terk) et Sylvania en fabriquent, à des prix allant de 50 $ à 100 $. Si vous êtes dans une région où il y a plusieurs émetteurs, il vous faudra une antenne directionnelle. Mais, rassurez-vous, cela ne risque guère de vous arriver, à moins que vous ne demeuriez dans la région de Windsor, où on peut capter les stations américaines ou dans toute ville proche de la frontière et d'un grand centre. À Québec, pas de problème de choix, il n'y a que Radio-Canada, dans d'autres villes CBC. Mais quelle image !

C'est la seule façon de goûter à la véritable HD, sans compression ni altération... si le diffuseur a l'honnêteté de transmettre la pleine bande passante typique d'une chaine HD, soit environ 19 mb/s. Déjà, aux É.-U., les stations ont commencé à jouer avec la qualité, ajoutant un ou plusieurs sous-canaux au signal numérique pour y diffuser d'autres types d'information. Ce partage entraîne une compression plus ou moins importante, la qualité baisse et des spectateurs se plaignent d'obtenir une qualité moindre de ce qu'ils avaient avec le satellite.

Reste aussi que les cinq réseaux américains ne sont pas suffisants pour satisfaire les boulimiques de haute définition qui doivent alors se tourner vers le câble ou les satellites pour trouver leurs chaînes spécialisées préférées. À titre d'exemple, Discovery et des chaînes de sports comme TSN/ESPN ne sont pas transmises par ondes hertziennes. Si la situation de la haute définition n'est pas mieux que ça aux États-Unis, imaginez alors ici...

En attendant mieux, il faudra donc patienter et continuer de se contenter de signaux inférieurs pour nourrir nos nouveaux écrans capables d'afficher neuf fois mieux. Heureusement qu'ils ne se démoderont pas tout de suite... Ou bien faire comme plus de la moitié de la population canadienne qui croit que la totalité de la programmation diffusée par voie numérique est de qualité HD... Ils vont avoir une méchante surprise quand tous les réseaux vont avoir plongé... mais ça n'est pas avant 2010 tout au mieux.

Reste donc à se rabattre sur les fournisseurs par satellite et par câble et accepter d'en être totalement dépendants, ce qui malgré tout n'est quand même pas si mal. Les canaux HD sont de plus en plus nombreux, même si la grande majorité est américaine, l'équipement de plus en plus sophistiqué - il suffit de penser à l'enregistreur vidéo numérique 9200 de Bell, capable d'enregistrer en HD, d'alimenter deux téléviseurs et doté d'un processeur vidéo qui procure une image acceptable pour les chaînes non HD.

Pour les images « en conserve », le DVD haute définition (HD-DVD et Blu-Ray) met de l'essence à haut niveau d'octane dans le réservoir de votre bolide.

Aussi:

- L'ABC de la HD (1): regards sur la télé en HD

- L'ABC de la HD (2): congestion sur l'autoroute

- L'ABC de la HD (3): dépendance totale

- L'ABC de la HD (4): le grand jeu de patience

- L'ABC de la HD (5): la tentation du zoom

- L'ABC de la HD (6): méfaits de la compression