Les opérateurs télécoms, confrontés à une stabilisation de leurs recettes, et les géants de l'Internet, qui ont besoin de distribuer leurs services, lient de plus en plus de partenariats pour générer de nouveaux revenus.

Les opérateurs télécoms, confrontés à une stabilisation de leurs recettes, et les géants de l'Internet, qui ont besoin de distribuer leurs services, lient de plus en plus de partenariats pour générer de nouveaux revenus.

«Les opérateurs dont la croissance va stagner autour de 3 à 5% dans les années à venir ont besoin des géants de l'Internet comme les portails Google, Yahoo ou encore MSN, qui ont réussi à développer des services qui plaisent au public, et ces derniers ont besoin des opérateurs s'ils veulent distribuer le plus largement leurs services», selon Vincent Bonneau, auteur d'une étude réalisée par l'Idate à l'occasion de la tenue de son 28e congrès à Montpellier.

Il cite l'accord signé récemment entre Microsoft et France Télécom qui proposera à ses clients de téléphonie mobile Orange la messagerie instantanée du géant américain. Ce service, l'un des plus prisés des adolescents, sera réadapté aux couleurs du groupe français.

Mardi, l'opérateur britannique de téléphonie mobile Vodafone a annoncé la signature d'un contrat d'exclusivité avec le groupe américain Yahoo! pour sa publicité au Royaume-Uni.

Les géants de l'Internet ont réussi à se développer en offrant des services gratuits et en se rémunérant essentiellement grâce à la publicité. Leur intérêt est donc de toucher le plus de gens possible, non seulement les internautes mais également les clients mobiles.

Le marché de la publicité en ligne étant en pleine croissance (plus de 20% par an), l'avenir «des plus grands acteurs de l'Internet apparaît solidement installé», juge l'étude.

Ces derniers mois, les principaux acteurs ont multiplié l'annonce de nouveaux services, mais pour M. Bonneau il s'agit d'un mouvement «essentiellement défensif» puisqu'il a pour but principal de fidéliser leurs clients.

L'intérêt de ces géants est maintenant de multiplier les canaux de distribution, sur les téléphones mobiles mais aussi à terme les lecteurs multimédia, comme les baladeurs MP3.

Du côté des opérateurs, les tentatives de s'aventurer sur le terrain des services n'ont pas été probantes. «Cela n'a pas de sens de nous lancer dans des métiers que l'on ne sait pas faire», admet Thierry Zylberberg, vice-président des partenariats stratégiques de France Télécom.

En revanche, la doctrine du groupe, martelée maintes fois par son PDG Didier Lombard, est de «remonter dans les services». En clair, l'opérateur ne veut pas se limiter à l'exploitation de ses réseaux mais veut aussi avoir une part des revenus des services.

«Pour nous, c'est un appel d'air, et pour les fournisseurs de contenus c'est une extension de leur business», ajoute M. Zylberberg qui parle d'accord gagnant-gagnant.

D'où la stratégie qui consiste à trouver des nouvelles relations entre opérateurs et fournisseurs de contenu.

L'accord entre Microsoft et France Télécom prévoit un partage des coûts, des revenus et de la propriété intellectuelle du nouveau service. En installant Windows Live Messenger sur les mobiles Orange, Microsoft récupère les 135 millions d'abonnés que compte le groupe dans le monde, qu'il peut ajouter aux quelque 248 millions qu'il recense déjà au niveau mondial.

Et dans la concurrence acharnée que se livrent ces grandes pointures de l'Internet, décrocher un contrat avec France Télécom représente autant de clients que les rivaux n'auront pas.