Les déchets de nature électronique, incluant ordinateurs, imprimantes, écrans à tube cathodique et autres, connaissent la plus forte croissance dans le monde. Au Canada, ils représentent actuellement 3 % de tous les déchets. Selon les prévisions d'Environnement Canada, cette proportion est appelée à tripler d'ici cinq ans. Les grandes entreprises, les PME et les gouvernements doivent agir.

Les déchets de nature électronique, incluant ordinateurs, imprimantes, écrans à tube cathodique et autres, connaissent la plus forte croissance dans le monde. Au Canada, ils représentent actuellement 3 % de tous les déchets. Selon les prévisions d'Environnement Canada, cette proportion est appelée à tripler d'ici cinq ans. Les grandes entreprises, les PME et les gouvernements doivent agir.

C'est la pensée qui circule de plus en plus dans le monde des TIC, où s'empilent vieil ordinateur par-dessus vieil ordinateur. Il existe déjà des règlements en Alberta, dans certains États américains et même en Europe, qui visent à réduire la teneur en matières toxiques des appareils électroniques (le plomb, par exemple). L'an dernier au Canada, les lieux d'enfouissement ont accueilli 140 000 tonnes de déchets électroniques.

Malgré l'existence de programmes de recyclage mis en place par des fabricants comme Dell ou HP. «Il faut que ce soit plus facile pour les PME», dit Dean Dussault, directeur québécois de Recyclage des produits électroniques Canada (RPEC), un organisme créé par l'industrie pour faciliter ce processus. «On travaille d'ailleurs sur un modèle qui devrait voir le jour bientôt. «Québec prend son temps Pour les entreprises qui gèrent d'énormes parcs informatiques, il existe de telles structures. Les appareils sont parfois remis à des organismes qui les réutilisent, parfois ils sont aussi recyclés pour leurs matériaux: métaux, plastique, etc.

Ceux-ci servent ensuite dans la fabrication d'autres produits, comme certaines pièces d'automobiles, par exemple. Des fabricants comme HP Canada étendent même ce genre de programme à tout le monde: grandes entreprises, PME et consommateurs. «Nous passons régulièrement pour récupérer le matériel, comme les cartouches d'encre vides», explique Gary Drysdale, directeur des ventes de HP Canada. L'an dernier, HP affirme avoir recyclé plus de 112 millions de cartouches à l'échelle mondiale, soit 115 000 tonnes de déchets ou, pour ainsi dire, l'équivalent de 82 % des déchets électroniques produits au Canada sur la même période. Au Québec, le gouvernement a promis d'encadrer le recyclage de matériel informatique d'ici un an, une promesse qui sonne creux, selon Alain Bernardeau, responsable québécois de l'entreprise Computation.

«Le gouvernement l'a promis, mais il doit passer de la parole aux actes et ce n'est pas assuré», craint-il. L'entreprise pour laquelle travaille M. Bernardeau profitait de la semaine nationale de la réduction des déchets, la semaine dernière, pour récupérer gratuitement le vieux matériel électronique qui traîne dans les placards des entreprises, à Montréal et à Toronto. Dean Dussault affirme pour sa part que Recyc-Québec, l'appareil provincial responsable du dossier, essaie de trouver un modèle fonctionnel, mais qu'il n'y a pas de date butoir pour mettre un système en place.

La bonne nouvelle est qu'on tente de s'inspirer de la directive européenne, probablement la plus sévère au monde. Pas de programme national Au Canada, chaque province est appelée à définir ses propres programmes afin d'endiguer le flot de déchets produits sur son territoire. Commandité par l'industrie, le RPEC y va de ses recommandations aux gouvernements afin de simplifier la tâche aux fabricants de matériel informatique. Pendant ce temps, aux États-Unis, on constate qu'une telle formule coûte cher et, surtout, n'est pas aussi efficace que le serait une loi uniforme à l'échelle du pays. L'Environment Protection Agency (EPA) aimerait se baser sur la directive européenne, qui s'applique également à tous les membres de l'Union européenne.

«Le temps passé à étudier chaque règlement et chaque procédure locale ou régionale se traduit par une hausse de nos coûts, ce qui ferait clairement monter le coût de nos produits», a récemment affirmé David Douglas, vice-président responsable de la responsabilité environnementale pour Sun Microsystems. Le RPEC est d'accord. «À plus grande échelle, on réduit les coûts», estime son porte-parole. «Au Canada, il est impossible d'envisager un plan national de recyclage des déchets électroniques. «Bref, en attendant un plan provincial, les entreprises et les consommateurs devront faire leur part.