Succès planétaire et symbole de toute une génération, le baladeur numérique d'Apple, l'iPod, fête ses cinq ans lundi.

Succès planétaire et symbole de toute une génération, le baladeur numérique d'Apple, l'iPod, fête ses cinq ans lundi.

Le 23 octobre 2001, le fabricant informatique américain Apple mettait sur le marché son petit baladeur numérique, et réussissait le rêve de tout entrepreneur: lancer un produit qui devienne une révolution à lui seul, un véritable symbole et le compagnon indispensable de la vie de tous les jours.

L'histoire de l'iPod a commencé début 2001, dans les montagnes Rocheuses. L'ingénieur Tony Fadell faisait du ski lorsqu'un coup de téléphone des dirigeants d'Apple lui confie la mission de concevoir un baladeur numérique inédit. Les conditions: que l'appareil soit prêt pour Noël, qu'il ait une surface plate et soit capable de transférer très vite des titres musicaux depuis un ordinateur.

Le baladeur avec son boîtier blanc si caractéristique, conçu par le designer d'Apple Jonathan Ive, était lancé le 23 octobre, dans un environnement difficile: le pays était encore sous le coup des attentats du 11 septembre.

Le quotidien New York Times ne donnait alors pas cher de ses chances de succès.

Depuis, près de 70 millions du petit appareil, capable de stocker plus de 10 000 chansons, mais aussi les vidéos ou des podcasts, ont été vendus.

«L'iPod est la première icône culturelle du 21e siècle», estime le sociologue Michael Bull de l'université britannique du Sussex.

L'utilisateur peut télécharger exactement la musique qu'il souhaite sur son iPod pour créer «la bande originale de son propre monde», souligne-t-il.

Pour le patron d'Apple Steve Job, la recette du succès du baladeur MP3 tient dans une simple constatation: «la musique est profondément ancrée en nous». Les petites escapades qu'offrent les écouteurs seraient «bonnes pour l'âme», a-t-il affirmé au magazine Newsweek.

Mais plus que la capacité technique, c'est l'aura du produit qui fait son succès. Dans un récent sondage de l'institut américain Student Monitor, 73% des étudiants plaçaient l'iPod en tête des activités jugées «cool» sur le campus -- contre 71% pour «boire de la bière».

Et l'engouement dépasse largement les campus universitaires: la reine d'Angleterre, le président George W. Bush et même le pape en possèderaient un, affirme le journaliste Steven Levy dans son essai «L'objet parfait: comment le commerce mixe le commerce, la culture et la mode» qui vient de paraître.

«L'iPod est la dernière étape de l'évolution qui enferme les individus dans un cocon mobile», assure-t-il.

«Le monde semble divisé en deux: il y a ceux qui sont enfermés dans leur monde iPod onirique et ceux qui rouspètent parce qu'ils ont perdu le lien avec la moitié cool de l'humanité», ajoute-t-il.

Apple peut se frotter les mains: les 39 millions d'iPod vendus au cours de son dernier exercice ont largement contribué à la hausse de 49% de son bénéfice net, qui a atteint près de 2 milliards de dollars.

L'avenir dira si l'iPod continue à afficher des croissances à deux chiffres. La concurrence devient en effet de plus en plus rude sur le marché, le dernier en date à convoiter sa part du gâteau étant Microsoft, qui a présenté en septembre son propre baladeur numérique, le Zune.