Les recettes publicitaires se déversent sur les sites de socialisation et les blogues, les deux créneaux Internet en vogue, au grand profit des géants des médias et d'Internet qui les rachètent ou leur fournissent les publicités, et des blogueurs qui encaissent la mise.

Les recettes publicitaires se déversent sur les sites de socialisation et les blogues, les deux créneaux Internet en vogue, au grand profit des géants des médias et d'Internet qui les rachètent ou leur fournissent les publicités, et des blogueurs qui encaissent la mise.

Lundi, le groupe de télévision américain MTVN (groupe Viacom) a racheté le site Quizilla, vu par 3,1 millions d'internautes. Un nouvel exemple de rachat de ces sites d'échanges, plébiscités surtout par les adolescents.

Le coup d'envoi avait été donné l'an dernier quand le groupe News Corp avait acquis le plus connu, MySpace, pour 580 millions de dollars et Yahoo! le site d'échanges de photos Flickr. La tendance s'est confirmée par le récent rachat du site d'échanges de vidéos YouTube par Google pour 1,65 milliard.

Les enchères montent pour racheter ces sites populaires, qui monnaient leur audience à coup de bannières publicitaires ciblées, avec des recettes qui grimpent en flèche.

Les dépenses publicitaires mondiales sur ces sites d'échanges devraient passer de 350 millions de dollars en 2006 -- dont 180 millions pour MySpace, vu par 50 millions de personnes par mois -- à 2,5 milliards en 2010, selon le cabinet spécialisé eMarketer.

Ces chiffres sont «à réviser en hausse», a prédit Debbie Williamson, analyste chez eMarketer, rappelant que Google a convenu fin août de verser à MySpace 900 millions de dollars pour être son fournisseur publicitaire exclusif, avant un accord similaire entre Microsoft et le site Facebook.

Facebook, challenger de MySpace, est courtisé par le groupe Yahoo! qui serait prêt à le racheter pour un milliard de dollars, selon la presse.

«Passer une publicité un ou deux jours sur la page d'accueil de MySpace peut coûter un million de dollars», a souligné Mme Williamson. C'est davantage qu'un spot télévisé.

La manne publicitaire commence à retomber aussi sur les blogues, ces sites de commentaires personnels qui attirent de plus en plus d'annonceurs.

Les leaders d'internet Google, Yahoo! et Microsoft, ainsi que des dizaines de sites spécialisés proposent aux auteurs de blogues de placer des publicités sur leurs pages en rapport avec leur contenu, et de partager avec eux les recettes, proportionnelles au nombre de clics sur le bandeau ou au nombre de pages vues.

L'un des outils les plus efficaces est celui de Google, Adsense, qui analyse automatiquement les mots du blogue pour placer des publicités liées au contenu.

«Un blogue populaire, par exemple avec 75.000 pages vues par jour, peut gagner 2 000 dollars par mois», a commenté Bill Fish, associé du fournisseur publicitaire Text Link Ads.

Les blogues les plus courus attirent même les investisseurs, comme le site américain de commentaires politiques Huffington Post qui a reçu cet été 5 millions de dollars d'un fonds mené par SoftBank.

«Un site à grand succès, avec 500 000 visiteurs par mois revenant 5 fois et regardant 5 pages par exemple, peut même gagner plus de 100.000 dollars par mois», a commenté Emily Riley, analyste chez Jupiter Research.

Mais rares sont les blogueurs riches: la plupart ne récolte au mieux que quelques dizaines de dollars.

Les publicités sur les blogues, de seulement 36 millions de dollars aux États-Unis, devraient décupler en 2010, selon eMarketer. Et «21% des annonceurs de tous secteurs, contre 15% l'an dernier, comptent utiliser un blogue», a renchéri Mme Riley.

Tout blogueur peut calculer ses gains potentiels, grâce à des sites comme celui du groupe Overture qui recense à partir de n'importe quel thème les meilleures offres d'annonceurs.