Une majorité de Français ont une relation très affective avec leur téléphone mobile, louant ses effets positifs au quotidien, mais les premières crispations apparaissent dans son usage en société, selon la deuxième étude annuelle publiée mardi par l'institut TNS Sofres.

Une majorité de Français ont une relation très affective avec leur téléphone mobile, louant ses effets positifs au quotidien, mais les premières crispations apparaissent dans son usage en société, selon la deuxième étude annuelle publiée mardi par l'institut TNS Sofres.

Si 82% des sondés, contre 88% en 2005, jugent que le mobile est une bonne chose pour la société, on trouve cette année deux fois plus de personnes à le considérer comme une mauvaise chose: 16%, soit un Français sur six, contre 8% en 2005.

Des images négatives sont de plus en plus associées au mobile: 71% des personnes interrogées, contre 59% en 2005, l'associent à l'incivilité, 64% au danger (57% en 2005) et 63% à l'intrusion (57% en 2005).

L'association française des opérateurs mobiles (Afom), qui a commandé l'étude, en profite pour lancer un premier dépliant sur le "Savoir-vivre mobile", distribué à 3 millions d'exemplaires dans les points de vente de téléphonie mobile.

«Globalement, la perception du téléphone mobile reste très bonne: au niveau individuel, les Français sont de plus en plus nombreux à dire que cela a eu un effet positif sur leur vie», explique Laurence Bedeau, chargée d'études à TNS Sofres.

Ils sont 61% à lui trouver des conséquences positives dans leurs relations amicales (contre 58% en 2005), voire amoureuses (50% contre 44% en 2005), 60% dans l'organisation de leur vie (59% en 2005) et 42% dans le travail ou les études (41% en 2005).

«C'est aussi un objet qui rassure, une sorte de "doudou commun" qui permet de protéger son petit groupe, recréer sa bulle», note Mme Bedeau.

Ainsi, 79% des parents et 67% des grands-parents jugent que le mobile les rassure, leur permettant par exemple de savoir où sont leurs enfants ou petits-enfants.

Mais si le mobile continue d'être aimé au quotidien, sa perception en société commence à montrer «de faibles signes de crispation», selon Mme Bedeau.

Un tiers des sondés, 33% contre 30% en 2005, pensent que le mobile crée de la dépendance, un asservissement, du dérangement, qu'il réduit le contact direct et que les SMS contribuent à la mauvaise orthographe.

De même, 27% trouvent son usage abusif, soit 5 points de plus en un an, estimant que l'on téléphone pour un rien et que les jeunes en font une utilisation exagérée.

Par ailleurs, 14% relèvent la nuisance qu'il provoque dans les lieux publics, 16% son coût financier, 12% ses effets négatifs sur la santé.

Deux opinions, inexistantes dans l'étude de 2005, apparaissent: 2% trouvent le téléphone mobile inutile, voire que c'est un gadget, et 1% qu'il génère de la violence, des agressions ou des vols.

Ces réponses varient avec l'âge: 17% des plus de 40 ans trouvent le téléphone mobile contraignant, qu'il enlève une part de liberté. Seuls 3% des moins de 25 ans pensent de même.

Enfin, 77% des plus de 40 ans, contre 47% des moins de 25 ans, associent le mobile à l'incivilité, 69% des plus de 40 ans y voient un danger, contre 48% des plus jeunes.

Utiliser le mode vibreur dans les lieux publics, ne pas téléphoner au volant, ne pas photographier quelqu'un avec son mobile dans une situation où l'on n'aimerait pas, soi-même, être photographié: le dépliant distribué par l'Afom rappellera ces quelques règles.

Cette étude a été réalisée du 23 au 28 août sur un échantillon de 1224 personnes âgées de 12 ans et plus.