L'ancienne PDG de Hewlett-Packard, Carly Fiorina, raconte dans ses mémoires que c'est elle, et non Patricia Dunn, qui a été à l'origine de l'enquête menée par le groupe sur des fuites dans les médias en janvier 2005, a rapporté hier le New York Times, qui s'est procuré le livre avant sa sortie officielle lundi.

L'ancienne PDG de Hewlett-Packard, Carly Fiorina, raconte dans ses mémoires que c'est elle, et non Patricia Dunn, qui a été à l'origine de l'enquête menée par le groupe sur des fuites dans les médias en janvier 2005, a rapporté hier le New York Times, qui s'est procuré le livre avant sa sortie officielle lundi.

Dans ce livre intitulé Tough Choices (Choix difficiles), l'une des dirigeantes autrefois les plus en vue des États-Unis, démise de ses fonctions en février 2005 par le conseil d'administration, règle ses comptes et critique certains administrateurs, qualifiés d'amateurs.

Elle explique aussi que c'est elle qui a ordonné le démarrage de l'enquête sur des fuites dans la presse, qui concernaient justement sa prochaine éviction du conseil d'administration. L'enquête a été confiée au début à un avocat extérieur au groupe, Larry Sonsini, dit-elle.

La sortie de son livre coïncide avec le scandale qui frappe le groupe depuis le début de septembre, après des révélations sur les méthodes par lesquelles HP a espionné des journalistes et des membres de son conseil d'administration pour identifier l'auteur de fuites datant du début de 2005.

Le scandale a entraîné à la fin de septembre la démission de la présidente de HP, Patricia Dunn, qui vient en outre d'être inculpée par le procureur de Californie pour son implication dans l'enquête.

Patricia Dunn a décidé de se présenter devant un tribunal de Californie hier, après que le procureur de Californie l'a inculpée mercredi pour l'enquête clandestine menée par HP sur des administrateurs et des journalistes, a annoncé un porte-parole du Procureur.

Mme Dunn, ainsi qu'un ancien cadre juridique du groupe informatique, Kevin Hunsaker, et deux détectives privés, ont décidé de se rendre devant la justice, après que des mandats d'arrêt ont été lancés contre eux, a précisé le porte-parole.

Les avocats représentant Mme Dunn, M. Hunsaker et les détectives Ron DeLia et Bryan Wagner ont indiqué au représentant du Procureur que leurs clients se rendraient volontairement aux autorités, a-t-il dit.

Mme Dunn devait se présenter devant un tribunal de la Silicon Valley hier pour que soit fixée une date pour la date de la lecture de l'acte d'accusation, a-t-il précisé.

Les procureurs ne savaient pas encore si le dernier inculpé, le détective privé Matthew Depante, se rendrait également aux autorités.

La justice de Californie s'est penchée sur cette affaire d'espionnage après que le groupe eut reconnu, au début de septembre, avoir engagé des détectives privés pour espionner des journalistes et des membres de son propre conseil d'administration afin de déterminer l'origine de fuites vers la presse.

Les enquêteurs ont notamment eu recours à de fausses identités pour récupérer les relevés téléphoniques des personnes surveillées.

Les chefs d'inculpation prononcés mercredi vont de la communication frauduleuse à l'usurpation d'identité en passant par l'utilisation illégale de données informatiques.

Dans son livre, Mme Fiorina n'évoque ni le scandale actuel ni les méthodes d'enquête contestées pratiquées par le groupe, où des détectives ont utilisé de fausses identités pour obtenir des relevés téléphoniques personnels.

Elle indique seulement que M. Sonsini avait personnellement interrogé chaque membre du conseil d'administration et avait alors conclu que l'auteur des fuites était l'un des administrateurs, Thomas Perkins.

Elle dit que Mme Dunn n'avait pas été impliquée dans la décision initiale de démarrer l'enquête, car elle était alors en vacances à Bali.

Mme Fiorina ajoute qu'elle soupçonnait aussi un autre administrateur, George Keyworth qui, en mai dernier, a admis être l'auteur de fuites.

Elle raconte enfin en détail comment elle a été évincée par le conseil d'administration, ses conflits répétés avec M. Keyworth sur la stratégie du groupe et défend ses cinq années de gestion à la tête du géant informatique.