Qui n'a pas éprouvé une raideur à la nuque, des brûlements aux yeux ou des maux de tête, un désagréable élancement à l'avant-bras ou une lancinante douleur au poignet après une station prolongée devant l'ordinateur ?

Qui n'a pas éprouvé une raideur à la nuque, des brûlements aux yeux ou des maux de tête, un désagréable élancement à l'avant-bras ou une lancinante douleur au poignet après une station prolongée devant l'ordinateur ?

Dans le jargon des experts en ergonomie, ces inconforts qui tendent à revenir souvent chez les gros utilisateurs de bureautique font partie des TMS, les troubles musculosquelettiques. Mais il s'agit d'un vaste fourre-tout dans lequel on classe aussi bien les entorses lombaires que la tendinite, l'hernie discale que les problèmes de cou et d'épaule ou les lombalgies.

Si les TMS dans leur ensemble représentent un des principaux postes d'indemnisation à la CSST, avec un montant de 500 millions $ de réclamations pour l'année 2000 seulement, il faut savoir qu'hormis le syndrome du tunnel carpien (une pathologie reliée au travail sur les claviers qui entraîne une inflammation des tendons de la main et peut produire des incapacités fonctionnelles), on n'a que très rarement eu à indemniser les personnes souffrant de troubles musculosquelettiques associés à un usage intensif de l'ordinateur.

Pourtant, ce n'est pas faute de reconnaître qu'il y a problème, surtout pour les usagers qui jouent de la souris et du clavier 20 heures et plus par semaine. « Il n'existe encore aucune donnée québécoise ou canadienne qui permette de documenter ces troubles musculosquelettiques spécifiques », explique Alain Delisle, chercheur en TMS à l'Institut de recherche en santé et sécurité au travail du Québec (IRSST). M. Delisle attribue cette lacune au fait que ce type de TMS est difficile à diagnostiquer et à documenter parce qu'intermittent et généralement traité avant que l'inconfort n'empêche la personne de travailler, contrairement aux TMS qui surviennent dans le secteur manufacturier, par exemple, lorsqu'il faut soulever des charges lourdes ou faire du travail à la chaîne. Les TMS y font des ravages et sont indemnisés par la CSST. Même chose dans le secteur de la restauration.