Dell, leader mondial des ordinateurs personnels, a vécu une semaine noire, annonçant en quelques jours un spectaculaire rappel de produits, une enquête des autorités boursières sur sa comptabilité et des résultats moroses.
Dell, leader mondial des ordinateurs personnels, a vécu une semaine noire, annonçant en quelques jours un spectaculaire rappel de produits, une enquête des autorités boursières sur sa comptabilité et des résultats moroses.
Dell a annoncé jeudi un bénéfice net de 502 millions de dollars seulement au cours du trimestre clos fin juillet, soit la moitié de ce qu'il était sur la même période de 2005.
Vendredi vers 16H35 GMT, l'action Dell cédait 7,24% à 21,15 dollars à Wall Street, plombant le sentiment général sur les valeurs technologiques.
Dell avait déjà prévenu en juillet que sa rentabilité souffrirait de ses prix cassés sur les PC, alors que la croissance du marché informatique est en ralentissement dans les pays développés. Cela n'a pas empêché le PDG Kevin Rollins de se dire «clairement déçu» jeudi par le bilan du trimestre.
«Nous prenons les mesures nécessaires pour corriger les faux pas et améliorer nos résultats à long terme», a ajouté le PDG, se voulant rassurant alors que l'image du groupe est actuellement ternie auprès de la communauté financière comme auprès du grand public.
Lundi, le groupe fondé par Michael Dell en 1984 a dû procéder au plus gros rappel de produits de son histoire, portant sur 4,1 millions de batteries en lithium-ion d'ordinateurs portables présentant un risque de surchauffe, voire même d'inflammation.
Parmi les six «incidents» qui ont entraîné cette décision, certains sont spectaculaires et auraient pu avoir des conséquences mortelles. En juin au Japon, un portable Dell a littéralement explosé au milieu d'une conférence professionnelle.
En juillet, dans le Nevada la surchauffe d'un appareil installé dans la cabine d'un pick-up a même entraîné l'incendie du véhicule.
Pour l'organisation professionnelle Consumer Electronics Association, Dell a sans doute limité les dégâts en «réagissant rapidement», notamment par l'ouverture un site Internet consacré au rappel.
En outre Sony, le fabricant des batteries, devrait assumer une bonne partie du coût du rappel, estimé dans une fourchette 200-400 millions de dollars selon les analystes.
Vendredi, aux yeux des courtiers de Wall Street, le problème des batteries défaillantes avait été éclipsé par la révélation la veille d'une enquête des autorités boursières américaines (SEC) sur la comptabilité de Dell.
«C'est la nouvelle la plus surprenante du trimestre», a estimé la maison de courtage Cowen and Co.
En août 2005, a révélé Dell jeudi, la SEC avait informé le groupe qu'elle menait une enquête informelle concernant le mode de calcul de son chiffre d'affaires «et d'autres questions de publication comptable et financière pour certains exercices passés».
En coopérant avec les enquêteurs, Dell dit avoir découvert récemment l'existence de «problèmes potentiels» sur certains bilans financiers antérieurs à 2005. Le groupe n'a toutefois pas encore laissé entendre que ses résultats seraient révisés à la baisse.
Pour expliquer le tassement des marges bénéficiaires au dernier trimestre, les analystes ont évoqué vendredi le coût plus élevé que prévu des composants, et le fait que le fournisseur Intel limite désormais ses promotions alors que Dell lui fait des infidélités.
«Dans les processeurs, Dell est en train de payer le prix à court terme de sa décision d'arrêter son partenariat exclusif avec Intel», a relevé Richard Gardner, de Citigroup.
Jeudi, Dell a décidé d'étendre son partenariat avec le fabricant de puces AMD, grand rival d'Intel.
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