AOL s'est peut-être excusé d'avoir mis sur Internet les requêtes de recherche de plus de 650 000 de ses clients, mais il semble qu'il est trop tard. Les 20 millions de requêtes circulent partout sur le Web, et les internautes cherchent à savoir qui est derrière.

AOL s'est peut-être excusé d'avoir mis sur Internet les requêtes de recherche de plus de 650 000 de ses clients, mais il semble qu'il est trop tard. Les 20 millions de requêtes circulent partout sur le Web, et les internautes cherchent à savoir qui est derrière.

Le New York Times s'est prêté à l'exercice en tentant de retracer l'utilisateur numéro 4417749.

Les journalistes du quotidien y sont facilement parvenus en analysant les requêtes de l'internaute.

«Doigts engourdis», «endroits les plus sécuritaires où habiter», et «paysagistes à Lilburn, Ga.», notamment, les ont menés à Thelma Arnold, une veuve de 62 ans qui a confirmé que la liste de requêtes qui lui a été fournie par les journalistes était la sienne.

«Mon Dieu, c'est toute ma vie personnelle, a-t-elle dit au quotidien. Je ne savais pas que quelqu'un regardait par-dessus mon épaule.»

Ce quelqu'un, c'est AOL, qui a mis en ligne la semaine dernière les données de centaine de milliers de ses clients.

Les requêtes de Thelma Arnold sont plutôt anodines. L'Américaine dit souvent chercher des informations médicales pour calmer les angoisses de ses amis.

La requête «les effets de la nicotine sur le corps», entrée dans le moteur de recherche d'AOL, visait à trouver de l'information pour une de ses amies qui a cessé de fumer, dit-elle.

AOL a retiré les informations de son site. Mais les internautes s'en étaient déjà emparées et il leur aura fallu peu de temps pour mettre en ligne des moteurs de recherche qui permettent de naviguer parmi les millions de requêtes.

Les requêtes des internautes en disent parfois long sur leur vie privée.

«Mère d'un bébé déficient», écrit l'utilisateur 9652509, avant de chercher «est-ce que quelqu'un adoptera mon bébé handicapé», puis «comment se défaire de pensées suicidaires».

Des milliers de requêtes sont de nature sexuelle, plusieurs référant à des enfants, soulevant des interrogations sur ce que les autorités devraient et pourraient en faire.

AOL dit conserver les données de recherche des internautes pendant un mois, de manière à améliorer sa technologie de recherche.

Selon AOL, il est impossible de lier les requêtes rendues publiques aux noms de abonnés. Plusieurs internautes affirment toutefois avoir réussi à identifier des gens qui se cachent derrière des numéros d'utilisateurs.

Les moteurs de recherche mis en ligne pour chercher parmi les 20 millions de requêtes promettent quant à eux «des heures de divertissement»...

Avec le New York Times

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