Drones d'observation, avions de combat sans pilotes, robots, soldats en réseau: les nouvelles technologies arrivent sur les champs de bataille et constituent un défi majeur pour les forces armées comme pour les industriels.

Drones d'observation, avions de combat sans pilotes, robots, soldats en réseau: les nouvelles technologies arrivent sur les champs de bataille et constituent un défi majeur pour les forces armées comme pour les industriels.

Le salon Eurosatory qui se tient jusqu'à vendredi fait la part belle à toutes ces innovations qui ont pour objectif de permettre aux forces armées de faire remonter l'information le plus vite possible afin de prendre de court l'ennemi.

«Les armées sont dans un processus de transformation pour s'adapter à l'arrivée sur le champ de bataille des nouvelles technologies. La question est de savoir comment on repense l'organisation des forces face à cette opportunité», explique Laurent Barraco du service des programmes d'armement terrestre de la DGA.

Au salon Eurosatory de 2004, la ministre de la défense Michèle Alliot-Marie a lancé un programme de 135 millions d'euros visant à développer un démonstrateur de «bulle opérationnelle aéroterrestre» (BOA), futur système de combat impliquant des fantassins, des blindés, des robots téléguidés et des drones fonctionnant en réseau.

Thales, Giat, Sagem et EADS sont partie prenante du projet dont les essais finaux doivent avoir lieu en 2012.

L'idée des armées est d'envoyer en première ligne des robots pour des opérations de reconnaissance ou de déminage, afin d'éviter les pertes humaines.

L'armée de terre française dispose de trois blindés automatisés pour le déminage et les robots devraient bientôt débarquer. Le Miniroc qui pourra précéder le soldat sur le lieu de l'intervention et lui transmettre des images sera livré après Eurosatory pour des tests finaux.

La DGA a par ailleurs signé en 2004 un contrat de 796 millions d'euros avec Sagem Défense et Sécurité (groupe Safran) pour développer en série le système Felin, (Fantassin à équipements et liaisons intégrés), tenue électronique qui permettra aux soldats d'être en réseau, de voir et de tirer de nuit et de transmettre des images de cibles en temps réel.

Les 1000 premiers ont été commandés et équiperont les fantassins dès 2008, a annoncé mardi la DGA.

Michèle Alliot-Marie a indiqué lundi que la France devrait disposer de deux brigades entièrement numérisées en 2009.

Cette «numérisation des forces est un énorme enjeu sur le long terme pour des groupes comme Thales ou EADS» qui sont également sur ce créneau, estime Pierre-Antony Vastra, analyste chez Ixis Securities.

Dans les airs, Dassault Aviation est le maître d'oeuvre d'un programme européen de 400 millions d'euros visant à développer pour 2011 un démonstrateur d'avion de combat sans pilote baptisé Neuron.

«Neuron est le laboratoire volant des technologies de l'avion de combat de demain. Il ne sera jamais construit en série mais on peut imaginer que vers 2020, il y ait une deuxième génération d'avions de combat sans pilote en service dans les armées de l'air», confie Yves Robins de Dassault Aviation.

A terme «30% des missions menées par l'aviation pourront l'être par des avions de combat non pilotés» prédit-il.

Tous les autres industriels sont présents sur le marché des drones d'observation: EADS avec le Drac (Drone de renseignement au contact) bientôt livré à l'armée française, Sagem avec le Sperwer utilisé par la France et le Canada et Thales avec le Watchkeeper, commandé par l'armée britannique.

Et l'avenir est à la miniaturisation. La DGA travaille au développement d'un drone jetable de 6 centimètres baptisé Libellule mais qui ne sera pas opérationnel avant 2020.