S'il n'en tient qu'aux spécialistes internationaux de cyberpsychologie réunis en congrès cette semaine à Gatineau, on soignera bientôt vos peurs, vos dépendances et votre obésité avec un casque de réalité virtuelle.

S'il n'en tient qu'aux spécialistes internationaux de cyberpsychologie réunis en congrès cette semaine à Gatineau, on soignera bientôt vos peurs, vos dépendances et votre obésité avec un casque de réalité virtuelle.

Pour les peurs, c'est déjà en partie réglé.

Déjà, certains militaires qui souffrent de choc post-traumatique bénéficient d'appareils simulant des missions qui leur permettent peu à peu de traiter leur état. On soigne aussi les gens qui craignent de s'adresser à un groupe, ou qui ont des phobies diverses.

Mais pour les dépendances et les changements de comportements, il reste du chemin à parcourir.

«Présentement, on sait qu'en recréant un environnement, on peut influencer des gens qui sont dépendants de la nicotine, de la marijuana ou de l'alcool. En recréant un environnement, on peut leur donner envie de fumer. Ce qu'on pense, c'est que si on peut leur donner le goût de fumer, on peut aussi les préparer à dire non à une cigarette», explique Patrick Bordenick, un spécialiste des dépendances.

Plus qu'un laboratoire

Il ajoute que la cyberpsychologie permettra de traiter le patient dans un environnement beaucoup plus près de la réalité que le laboratoire d'un scientifique.

«On peut toujours dire à quelqu'un de ne pas fumer. Mais avec les appareils qui existent maintenant, on peut recréer un restaurant sans fumée et le serveur qui vous propose d'aller sur la terrasse, vous montrant de la main des gens qui fument. Ça, c'est beaucoup plus près des épreuves auxquelles les gens qui arrêtent de fumer devront faire face.»

Si certains équipements sont très chers, d'autres le sont beaucoup moins.

Albert «Skip» Rizzo a développé un appareil qui permet de traiter les pilotes qui sont en choc post-traumatique à leur retour d'Irak ou d'ailleurs.

«Avec une baguette chinoise, deux balles de raquetball et une caméra à 90 $, on peut guérir des gens. Il ne s'agit pas d'une technologie coûteuse!»

L'appareil qu'il présente permet de piloter un avion (à l'aide d'un volant fait de la baguette et des boules) qui doit changer son inclinaison en cours de vol.

Le Holiday Inn Plaza la Chaudière accueille jusqu'à jeudi le 11e congrès annuel CyberTherapy. L'événement regroupe près de 200 congressistes de 22 pays, dont la Corée, l'Italie, l'Espagne, Israël, l'Australie, les États-Unis et le Canada.