Apple est confronté à de nouvelles exigences d'interopérabilité en Europe.

Apple est confronté à de nouvelles exigences d'interopérabilité en Europe.

Apple, qui avait menacé de quitter le marché français lors de la discussion de la future loi sur les droits d'auteur, doit faire face à de nouvelles exigences d'interopérabilité avec des appareils concurrents, venant cette fois des pays scandinaves et de Grande-Bretagne.

L'agence officielle de la consommation suédoise Konsumentverket a indiqué vendredi que «les conditions d'utilisation d'iTunes sont illégales dans les trois pays» scandinaves.

Marianne Aabyhammar, porte-parole de Konsumentverket, a déclaré à l'AFP que si Apple n'améliorait pas les conditions d'utilisation de son logiciel iTunes en Suède, «nous pourrions porter l'affaire devant la justice suédoise».

Elle a précisé que les trois pays scandinaves avaient décidé de soumettre le cas iTunes à leurs médiateurs respectifs.

Le groupe américain avait tenté il y a deux mois d'écarter la menace en qualifiant de «culture officielle du piratage» le projet de loi français sur le droit d'auteur.

Mais désormais, il doit aussi se défendre contre la puissante industrie britannique du disque, qui a demandé au groupe américain d'ouvrir sa technologie aux autres constructeurs.

«Il n'est pas particulièrement bon qu'une société domine autant un marché», a déclaré Peter Jamieson, le président de la British Phonographic Industry, devant la Commission spéciale de la Chambre des Communes pour la culture, les médias et les sports. «Nous incitons Apple à opter pour l'interopérabilité», a-t-il ajouté.

Interrogé, Apple France a refusé tout commentaire sur ces nouvelles attaques contre sa stratégie de logiciel propriétaire, une stratégie répétée avec force récemment à Paris par son président Steve Jobs.

En France, la première version du projet de loi approuvé par l'Assemblée nationale en mars imposait l'interopérabilité aux constructeurs, ce qui risquait de contraindre Apple à rendre son logiciel de téléchargement de musique iTunes compatible avec d'autres lecteurs numériques que l'iPod.

Le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres avait expliqué qu'en défendant le principe de l'interopérabilité, le projet de loi avait pour but de "briser l'emprise" de la technologie iTunes sur le téléchargement de musique sur internet.

Mais lors de l'examen du texte au Sénat, l'application du principe d'interopérabilité a été confié à une autorité indépendante.

Apple utilise dans son service de téléchargement de musique iTunes une technologie de protection qu'il a développée, nommée "FairPlay", qui permet de contrôler le nombre de copies des musiques achetées, et surtout d'éviter leur lecture sur des appareils autres que les iPods.

Apple domine largement le marché mondial des lecteurs MP3, au point qu'un de ses concurrents, SanDisk, a lancé récemment une campagne publicitaire comparant les utilisateurs du baladeur iPod à des moutons suivant le troupeau des victimes de la mode.

Les ventes du baladeur numérique d'Apple ont bondi de 61% à 8,53 millions d'unités sur le trimestre achevé fin mars. La réussite d'Apple lui a également attiré des ennuis juridiques aux Etats-Unis, cette fois avec son concurrent Creative, le second plus important vendeur de baladeurs MP3.

Creative, qui accuse Apple d'avoir violé certains de ses brevets, représente, selon le cabinet d'études Data Corp, 4,7% de parts de marché pour les baladeurs à mémoire flash, contre 16,9% pour Apple. Pour les lecteurs à disques durs, Apple détient 72,2% de parts de marché, contre 15,8% à Creative.