Trois scientifiques japonais ont annoncé avoir mis au point une diode électroluminescente (LED) fonctionnant dans l'ultraviolet, dont la longueur d'onde est si courte qu'elle ouvre la voie à de nouveaux disques optiques de très grande capacité de stockage.

Trois scientifiques japonais ont annoncé avoir mis au point une diode électroluminescente (LED) fonctionnant dans l'ultraviolet, dont la longueur d'onde est si courte qu'elle ouvre la voie à de nouveaux disques optiques de très grande capacité de stockage.

La diode développée au sein d'un laboratoire du groupe de télécommunications NTT émet une lumière ultraviolette d'une longueur d'onde de 210 nanomètres, une performance encore jamais atteinte par ce type de composants, selon un article à paraître jeudi dans le magazine scientifique Nature.

Les systèmes optiques de stockage - que ce soient le CD, les DVD ou les disques durs d'ordinateur - ont enregistré des progrès spectaculaires en matière de capacité ces dernières années: on y stocke sans cesse plus de données. A dimensions égales, cela implique de réduire toujours plus la taille des points correspondant à une information binaire sur le disque.

Mais pour graver ou lire ces informations, il faut aussi des faisceaux de lumière toujours plus «fins» (dont la longueur d'onde est toujours plus courte). Descendant le spectre lumineux, les fabricants d'équipements électroniques ont dû concevoir des sources de lumière tendant de plus en plus vers le bleu, avant de s'intéresser au rayonnement ultraviolet.

Les nouveaux équipements que commencent à commercialiser les grands groupes électroniques internationaux font appel à des lasers bleu-violets. Leur standard «Blue-ray», basé sur un laser de 405 nanomètres, permet ainsi de stocker 27 gigaoctets de données sur un disque unicouche, contre 4,5 gigaoctet pour un DVD classique faisant appel à un laser rouge de 650 nanomètres.

Yoshitaka Taniyasu, Makoto Kasu et Toshiki Makimoto sont parvenus à réduire encore davantage la longueur d'onde de leur pinceau de lumière en utilisant du nitrure d'aluminium (AIN), un matériau bien connu en électronique mais dont il était difficile de maîtriser la conduction électrique.

Les diodes électroluminescentes, composants électroniques sans pièces mobiles capables d'émettre de la lumière lorsqu'ils sont parcourus par un courant électrique, présentent beaucoup d'avantages. Elles pourraient ainsi remplacer avantageusement les lasers, gourmands en énergie et faisant appel à des gaz toxiques, soulignent les auteurs.

Leur découverte pourrait avoir d'autres applications en dehors de l'électronique, notamment dans le domaine de la santé. La lumière ultraviolette est en effet déjà utilisée pour stériliser les résidus organiques.