Le samedi matin, un père de famille va au club vidéo avec ses enfants pour mettre la main sur le dernier film de Disney. Vers 23h, il est de retour. Pas pour une autre aventure de Winnie l'ourson. Pour Katia La Louve. Plutôt gênant...

Le samedi matin, un père de famille va au club vidéo avec ses enfants pour mettre la main sur le dernier film de Disney. Vers 23h, il est de retour. Pas pour une autre aventure de Winnie l'ourson. Pour Katia La Louve. Plutôt gênant...

Aujourd'hui, cette situation peut facilement être évitée. Même que les sections fermées par des postes de saloon sont de moins en moins fréquentées dans les clubs vidéo. Chez Blockbuster, il n'y en a jamais eu. Chez SuperClub Vidéotron et Club Vidéo International, les recettes des locations adultes diminuent.

«Dans les bonnes années, la section adulte des clubs vidéo générait entre 6% et 7% des revenus, indique Richard Soly, le président fondateur des SuperClub Vidéotron. Aujourd'hui, c'est moins de 1%. Certains clubs n'ont plus de section. Les gens veulent éviter de faire face à une caissière de 22 ans.»

«Il y a une baisse», confirme Stéphane Richer, vice-président de Club Vidéo International.

D'autres options plus discrètes s'offrent en effet aux consommateurs de films chauds. D'abord, ils peuvent louer des films XXX dans les succursales Videoself. Au lieu de faire face à une «caissière de 22 ans», ils font affaire à un semblant de guichet automatique. «C'est confidentiel, souligne Maurizio Rota, coprésident de Vidéoself. On évite la gêne d'entrer dans une section fermée.»

Cette confidentialité est appréciée. La preuve: environ 20% des revenus de Videoself proviennent de la location de films pour adultes.

De leur côté, les abonnés d'Illico (télé numérique) ou de Bell ExpressVu (télé par satellite) peuvent commander des films érotiques dans le confort de leur foyer. Ils peuvent même éviter les commentaires désobligeants de leur douce moitié. Les titres des films pour adultes n'apparaissent pas sur la facture. Ce sont les seules sélections qui sont sans titre, mais bon. Il devient quand même plus facile de se sortir du pétrin avec un «chérie, il y a quelque chose que je ne comprends pas sur la facture» que d'y voir imprimé L'infirmière dévergondée: 8,99$.

Chez Illico, sur les 1100 titres qui sont en rotation chaque mois, environs le tiers sont pour adultes, indique Isabelle Dessureault, directrice générale Affaires corporatives et communications chez Vidéotron. Et la part des revenus que cela engendre? Vidéotron ne divulgue pas cette information.

Chez Zip.ca, la demande pour les films XXX est très forte, mais l'offre ne viendra pas. «Nous avons souvent cette demande», indique Rick Anderson, le président du club vidéo en ligne. Pour des questions familiales, Zip.ca a décidé d'exclure les films adultes de sa sélection. «Nous voyons mal offrir sur le même site à la fois des films porno et de Disney, explique M. Anderson. Généralement, les sites qui offrent des films érotiques n'offrent que ça.»

Histoire d'éviter que les jeunes de moins de 18 ans consultent leur catalogue XXX, Illico et Bell ExpressVu mettent à la disposition des parents un système de contrôle parental.

Chez Videoself, le profil des jeunes est aussi configuré de sorte qu'ils n'aient pas accès à la section adulte. «Quand ils s'inscrivent dans les succursales, ils doivent montrer une pièce d'identité», explique le coprésident Maurizio Rota.

Est-ce que les sections adultes sont appelées à disparaître dans les clubs vidéo traditionnels? «Encore faut-il que les gens aient accès à Internet, répond Stéphane Richer. Et louer son film pour adulte sur Illico ou Bell ExpressVu coûte plus cher (environ 10$) que dans un club vidéo.»

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