Joshua Schachter est multimillionnaire. Le jeune homme de 31 ans a inventé une nouvelle manière de classer la masse d'informations qu'on retrouve sur le Web: le tagging.

Joshua Schachter est multimillionnaire. Le jeune homme de 31 ans a inventé une nouvelle manière de classer la masse d'informations qu'on retrouve sur le Web: le tagging.

En 2003, le programmeur new-yorkais cherchait une manière de classer les articles qu'il trouvait sur le Web et dont il voulait se rappeler.

«J'avais des tonnes de liens Internet, et je cherchais une manière de les retrouver. Je voulais réduire la nécessité de tous les sauvegarder», explique-t-il.

Il a donc créé une application, d'abord pour lui-même, qui lui permettait d'assigner à chacun des liens Internet qu'il voulait conserver des tags, sortes de mots-clés.

À la fin de l'année, Joshua Schachter avait ouvert son application à tous et créé un site Web, del.icio.us, qui a rapidement gagné en popularité.

Tellement que Yahoo! a acheté le site en décembre dernier, pour un montant qui n'a pas été dévoilé. Des rumeurs disent que Joshua Schachter serait plus riche de 30 millions de dollars.

Tous les internautes peuvent se créer un profil sur del.icio.us et classer leurs marque-pages (bookmarks) selon des mots-clés (tags), lesquels sont ensuite mis en commun.

Quelqu'un qui s'intéresse à la photo, par exemple, peut rechercher «photographie» pour trouver tous les articles qui ont été ainsi marqués.

L'idée de Joshua Schachter a rapidement été reprise. Notamment sur le site de partage de photos Flickr.

«Joshua est un de ceux qui m'a dit d'ajouter la fonction de tagging à Flickr. Je l'ai ignoré au début, mais j'ai finalement compris», disait le PDG de Flickr, Stewart Butterfield, en entrevue au Guardian en janvier.

Une idée viable?

À qui sert le tagging? Est-ce une idée qui gagnera des adeptes à l'extérieur de la communauté techno? La popularité croissante du phénomène amène inévitablement des questions. Le débat a été soulevé cette semaine dans le cadre de la conférence Chi2006, à Montréal.

Un employé d'Amazon a rappelé que sa compagnie avait introduit le tagging sur son site, une expérience qui s'est avérée désastreuse et qui a rapidement été délaissée. Les gens accolaient des mots qui n'avaient aucun lien avec les produits. Par exemple, les tags «je le veux!» ou «Noël» était assignés à un iPod.

Même si le tagging est un concept relativement simple, il doit être expliqué, dit Joshua Schachter.

«Dans le cas d'Amazon, c'était peut-être l'explication ou la présentation qui était déficiente, dit-il. On ne peut mettre cet outil à la disposition des gens sans expliquer ce que c'est.»

De plus, ce qui est un mot clé pertinent pour l'un ne l'est pas nécessairement pour l'autre. Par exemple, quels mots-clés assigneriez-vous à une photo de votre ordinateur? Technologie? Dell? Écran? Vieux? Internet? Mon ordinateur? iBook? Clavier?

Certains diront que le tagging ne révolutionne rien. L'homme derrière la mode dit quant à lui que le tagging n'est peut-être pas pour tout le monde.

«Ceux qui n'ont pas beaucoup de choses à retenir trouveront peut-être que ce n'est pas utile, dit le fondateur de del.icio.us. Et c'est vrai que si j'avais appelé ça des "mots-clés" plutôt que d'appeler ça des "tags", on n'en aurait pas autant parl酻

Aussi

Qu'est-ce que des tags?, selon del.icio.us

Dans le cadre de la conférence CHI2006:

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