Bon nombre de dirigeants accordent peu d'intérêt aux technologies de l'information (TI). Par conséquent, ils en sous-estiment le potentiel comme levier de changement dans leur organisation.

Bon nombre de dirigeants accordent peu d'intérêt aux technologies de l'information (TI). Par conséquent, ils en sous-estiment le potentiel comme levier de changement dans leur organisation.

Voilà le principal constat que font la plupart des conseillers en affaires électroniques intervenant auprès des petites et moyennes entreprises (PME) du Québec.

«Dans le feu de l'action, les décideurs ne prennent pas le temps de s'arrêter pour réfléchir sur les solutions qui s'offrent à leur entreprise pour faire les choses autrement. Ils adoptent des technologies parce que leurs concurrents les possèdent ou encore parce que leur spécialiste en informatique leur a recommandé de le faire. Ils n'en profitent malheureusement pas pour revoir leurs processus, arrimer leur plan d'affaires, élaborer une nouvelle stratégie, etc. Si bien que les résultats escomptés se laissent souvent attendre», déclare Luc Archambault, conseiller affaires électroniques pour le compte de Services conseils affaires électroniques, Québec et Chaudière-Appalaches.

Mis sur pied en 1999 par Développement économique Canada, ce service - offert gratuitement dans plusieurs régions du Québec - a d'ailleurs été créé pour éviter aux entrepreneurs d'engloutir inutilement temps et argent dans l'élaboration d'une stratégie d'affaires électroniques non adaptée à leurs véritables besoins. Méconnu des décideurs québécois, cet organisme neutre a pour objectif d'aider les entreprises à utiliser avantageusement les technologies de l'information dans le déroulement quotidien de leurs activités.

«Les décideurs ignorent pour la plupart en quoi les technologies de l'information peuvent favoriser l'élaboration de nouveaux modèles d'affaires, l'adoption de nouvelles stratégies organisationnelles et créer de la valeur pour leurs clients, surenchérit Pascale Navennec, directrice de projets et conseillère en affaires électroniques pour le même organisme. Par conséquent, ils confient à tort les questions relatives aux technologies de l'information aux spécialistes en la matière au lieu de s'en occuper eux-mêmes et de relier les TI aux enjeux auxquels leurs organisations font face.»

«Ainsi, au risque de se répéter, pour tirer pleinement profit des affaires électroniques, il faut tout d'abord effectuer une réflexion stratégique. C'est entre autres sur ce plan que nous pouvons apporter notre soutien, qui peut prendre diverses formes», spécifie Luc Archambault.

À ce chapitre, les clients bénéficient gratuitement d'une banque d'heures pendant lesquelles les conseillers les aident à bien déterminer leurs objectifs, à planifier le projet dans son ensemble et à en assurer la mise en oeuvre.

Quelques résultats

Afin d'améliorer sa productivité, DSD International,- entreprise de Thetford Mines spécialisée dans le design et le moulage de pièces en plastique par injection- souhaitait implanter un ERP (système de gestion intégré) ainsi qu'une solution de gestion de la relation client (CRM).» Nous avons rapidement constaté que les possibilités étaient presque infinies dans ces domaines. Les conseillers en affaires électroniques nous ont aidé à cibler plus facilement nos besoins réels, élaboré un cahier des charges détaillant fidèlement notre réalité et ainsi épargné temps et argent», affirme la directrice des ventes et du marketing, Sonia Vachon.

Même son de cloche du côté de la Maison du gibier, PME de Charlesbourg qui exporte ses viandes jusqu'en Afrique et dans les Antilles.» Au départ, certains fournisseurs Internet nous proposaient de faire les mises à jour de notre site Web et d'en compiler les statistiques de fréquentation. Sous les conseils des experts, nous avons pris le contrôle du développement de notre site Internet et en assumons désormais l'entière exploitation, réalisant, par le fait même, des économies substantielles», assure Yves Boutet, directeur du développement.

Soutland-Pronaubec cherchait, pour sa part, un moyen d'accroître ses ventes à l'international. Ce fabricant de pontons de plaisance haut de gamme situé à Saint-Joseph-de-Beauce disposait bien d'un site Web pour promouvoir ses produits, mais son efficacité laissait à désirer.» Pour réaliser notre objectif, nous avons non seulement effectué une refonte de notre site Web, mais également mis en ligne une application qui permet au consommateur de personnaliser son ponton (grandeur, couleur, aménagement intérieur, etc.)», explique Danielle Roy, directrice des ventes et du marketing.

«Nous cherchions également un moyen d'accroître notre visibilité, poursuit Mme Roy. Comme bon nombre d'entrepreneurs, j'avais investi beaucoup d'argent dans la conception de notre site, mais personne ne m'avait parlé de référencement. Résultat: depuis que notre site est plus facilement repérable par les engins de recherche Internet, nous recevons des commandes de partout sur la planète: Italie, Portugal, Russie, Afrique du Sud, Congo, Pologne, Chine, etc.»

L'accompagnement offert par les conseillers a permis à ces PME de non seulement mieux comprendre le langage utilisé par les fournisseurs de services, mais surtout de développer une approche plus critique et objective de tous les produits et services qui leurs étaient présentés.

Pour en savoir plus:

Services-conseils affaires électroniques

www.affaireselectroniques.info

Liette D'Amours est directrice des communications au CEFRIO, centre de recherche-action et de transfert spécialisé en appropriation des technologies de l'information.