La RFID (Radio Fréquence Identification) est à la mode mais il faut dire que cette technologie fait figure d'outil idéal pour la gestion des stocks. Elie Simon, PDG de Tagsys nous donne sa vision du marché et nous explique les perspectives de sa société.

La RFID (Radio Fréquence Identification) est à la mode mais il faut dire que cette technologie fait figure d'outil idéal pour la gestion des stocks. Elie Simon, PDG de Tagsys nous donne sa vision du marché et nous explique les perspectives de sa société.

Cette technologie permet déjà, à de grands groupes de l'industrie pharmaceutique, de réaliser des économies conséquentes, et dans un futur proche aux chercheurs des biobanques de réaliser des analyses bien plus rapidement. Mais ce n'est pas tout, car derrière ce TAG et ce lecteur qui sont assez «magiques» pour le non-initié, il y a une kyrielle d'applications et de projets...

La paternité de la découverte de la RFID est difficile à déterminer entre Anglais et Français. Cependant si le radar est bien le fruit de la recherche française, cocorico, il faut admettre que concernant la RFID, c'est la «Royal Air Force» de sa Majesté qui a été la première à l'utiliser, et toc.

Enfin, au-delà de cette querelle de principe, Tagsys est une société française qui comme son nom l'indique, est spécialisée dans la mise en place de système RFID utilisant un TAG et un lecteur, «l'item tagging».

Le groupe développe les lecteurs, le logiciel générique, par exemple le protocole de communication et dans certains cas l'encryptage, mais pas directement de l'applicatif, qui est confié à des éditeurs spécialisés. Il propose également à certains de ses clients l'implémentation de l'infrastructure, et un service après-vente original pour le secteur.

La société emploie une centaine de personnes. Son équipe de recherche et développement s'est notamment illustrée en concevant une antenne dite «parasitique» dont Elie Simon explique le fonctionnement : «Si une antenne suffisamment importante projette un champ magnétique, une antenne plus petite placée dans un objet peut servir de relais».

Exemple: une grande enveloppe plastifiée, marquée du logo Rabobank, intègre une antenne dans «le packaging», une solution pratique pour surveiller les colis des transports de fonds.

Quels sont les secteurs d'activité privilégiés de Tagsys?

«Nous sommes présents sur plusieurs secteurs: la mode, le luxe, l'industrie pharmaceutique, les librairies, les banques... L'exemple de la solution PAC ID Santé développée dans le cadre des pôles de compétitivité permet à Tagsys de se faire connaître, notamment du milieu pharmaceutique, pour lequel la RFID semble être un outil bien adapté. Les tags utilisés sont des «nanos tags» très résistants au froid. Ils sont plongés dans l'azote liquide, à -190 degrés, et résistent au choc thermique. Dans les laboratoires, cette solution doit permettre la localisation et l'identification d'échantillons placés en tube, ce qui permet un gain de temps. Un meilleur suivi des soins et une saisie des données simplifiée. On peut également parler des laveries, là aussi la RFID permet de simplifier le travail grâce à un «Tag incassable» qui résiste aux pires détergents, au repassage, doit pouvoir être utilisé pour 200 tonnes de linge près de 400 fois, et supporter des variations de chaleur allant jusqu'à plus de 60 degrés.

D'après vous, quels sont les pays, les plus avancés en matière de RFID ?

«Tout d'abord, technologiquement ce sont les européens, notamment l'Autriche, la Suisse et la France qui font preuve d'une grande imagination. En terme de marché, ce sont les États-Unis qui dominent, malgré un démarrage relativement tardif. Globalement le marché est de plus en plus mature et important. En France, il est progresse de 30% par an et aux États-Unis 60%. Dernièrement, le ministère de la Défense a autorisé l'ouverture et donc l'utilisation de la bande 865-868 MHz (ndlr : permet d'utiliser des interrogateurs plus puissants de 2 watts. La France est un pays d'ingénieurs, mais il faut que le tissu socio-économique s'attache au développement de la RFID. Par exemple en s'assurant que les projets du pôle de compétitivité (SCS) fournissent la chaîne de valeur complète de la RFID»

Pouvez-vous nous donner votre point de vue concernant le virus qui s'attaque à la RFID?

«Rentrer dans un chipset c'est possible, l'exploiter, c'est une autre affaire. D'autant qu'il existe des solutions pour supprimer le contenu d'un chipset comme le Kill Switch. Dans le mode par exemple, il est possible d'effacer les données. Nous disposons également d'un algorithme qui permet de stocker des données dans un tag ce qui peut s'avérer utile pour certifier les produits de luxe».

Quels sont les composants utilisés dans vos tags et vos antennes? Quel est actuellement le coût d'un TAG?

«Au point de vue des composants, les tags sont en silicium. Concernant les antennes nous en utilisons plusieurs, des conducteurs comme l'aluminium ou le cuivre. Un tag coûte entre 5 et 7 centimes à la fabrication, nous le facturons à 5 dans la plupart de nos solutions.»