Nouvelles frictions en vue entre deux concepteurs de logiciels de jeux vidéo, bien implantés dans la région de Montréal.

Nouvelles frictions en vue entre deux concepteurs de logiciels de jeux vidéo, bien implantés dans la région de Montréal.

Electronic Arts (EA) vient de recruter un ancien employé de sa rivale Ubisoft. EA s'insurge contre cette embauche parce que le contrat de travail qui liait ce travailleur à Ubisoft comporte une clause qui l'empêche de travailler pour un concurrent pendant un an.

Ce n'est pas la première fois que EA se bute à cette clause anticoncurrence. Lorsqu'elle a ouvert ses bureaux montréalais en 2003, EA a engagé cinq employés d'Ubisoft. Ubisoft a alors demandé aux tribunaux une injonction pour bloquer l'embauche. La cause s'est rendue jusqu'en Cour d'appel qui a maintenu l'injonction.

EA s'est conformée à l'injonction. La firme a payé les employés pendant un an, sans toutefois les faire travailler. Le procès, qui devait trancher sur le fond de la question, n'a jamais eu lieu puisque la date prévue arrivait trop tard.

«Le jugement rendu par la Cour d'appel (...) a été rendu de façon intérimaire et n'a pas décidé du fond de cette question. Par conséquent, nous ne considérons pas ce jugement comme une autorité finale quant à cette matière», a écrit le directeur général du studio de Montréal d'EA, Alain Tascan, dans une lettre expédiée hier à Ubisoft.

M. Tascan exhorte Ubisoft à laisser tomber sa clause anticoncurrence. Il estime qu'elle est abusive et qu'elle limite de façon importante la croissance de toute l'industrie du multimédia à Montréal. EA juge que la pratique de sa rivale est d'autant plus déplorable qu'Ubisoft reçoit des subventions importantes pour stimuler la création d'emplois.

EA compte aujourd'hui 120 employés à Montréal. Leur contrat ne contient pas de clause anticoncurrence. Une demi-douzaine ont fait le saut librement chez Ubisoft.

«J'espère que nous n'aurons pas à nous rendre devant les tribunaux. Mais cette fois, nous sommes prêts à aller jusqu'au bout», a dit M. Tascan à LaPresse.