Le groupe Microsoft, en acceptant de dévoiler à ses concurrents les clés (le code source) de son programme-phare Windows, leur permettra de créer des logiciels compatibles avec Windows mais n'en fera pas pour autant un logiciel libre que tout concurrent pourrait copier ou modifier.

Le groupe Microsoft, en acceptant de dévoiler à ses concurrents les clés (le code source) de son programme-phare Windows, leur permettra de créer des logiciels compatibles avec Windows mais n'en fera pas pour autant un logiciel libre que tout concurrent pourrait copier ou modifier.

Souvent comparé à un «secret de fabrication», ou à «l'ADN d'un logiciel», le code source est un ensemble d'instructions écrites dans un langage de programmation informatique.

Pour assurer, comme la Commission européenne l'avait exigé, l'interopérabilité, c'est-à-dire le fonctionnement harmonieux et efficace de Windows avec les ordinateurs utilisant d'autres systèmes d'exploitation, et donc permettre le jeu de la concurrence, Microsoft avait jusqu'à présent transmis 12 000 pages de documentation et offert 500 heures d'aides techniques.

Mais au fil des mois, cela n'a pas été jugé suffisant par les concurrents et par Bruxelles. Microsoft est donc menacé par la Commission de pénalités de deux millions d'euros par jour, que Bruxelles n'a pas encore appliquées.

Devant le maintien des exigences de la Commission, Microsoft a donc offert mercredi de révéler le coeur même de Windows, même si sa suite de logiciels de bureautique MS Office, devenue un standard de fait dans le monde, est plus rentable pour le groupe.

Mais communiquer une recette de cuisine ne signifie pas que l'on accepte qu'on la modifie: Microsoft ne s'est pas converti à la philosophie ni surtout au système juridique du logiciel libre.

Les logiciels libres, ou open source, sont publics et surtout utilisent une licence particulière, dite GPL, qui permet à tout professionnel de les transformer en remettant à la disposition de la communauté les logiciels retouchés.

L'économie du logiciel libre est en effet basée sur les services, tandis que Microsoft se rémunère toujours sur la vente de ses logiciels, même si leur location, via internet, sera de plus en plus le modèle économique dominant.

Microsoft, qui veut continuer à considérer Windows comme un logiciel dont il est propriétaire et dont il est responsable, n'a donc pas basculé dans le camp du logiciel libre en rendant public le code source de Windows: il interdit toujours aux éditeurs à qui le code sera communiqué de le transformer.

Mais il permet à tous ses concurrents de faire fonctionner au mieux leurs produits, et notamment leurs serveurs (ordinateurs de moyenne puissance très utilisés dans les réseaux) avec Windows.