J'ai des applications typiques à Windows XP, mais je suis heureux avec Windows 98. Je dois donc me promener d'un système à l'autre. Connaissez-vous une méthode sans douleur pour m'aider à assumer ma schizophrénie ?

J'ai des applications typiques à Windows XP, mais je suis heureux avec Windows 98. Je dois donc me promener d'un système à l'autre. Connaissez-vous une méthode sans douleur pour m'aider à assumer ma schizophrénie ?

Dans le fond, on aime bien son vieux Windows 98 (deuxième édition) et on connaît par cœur tous ses écrans bleus qui surgissent de temps à autres. Sans compter qu'on y lance de vieux programmes qu'on craint d'utiliser sous Windows XP de peur que Bill Gates lui-même vienne nous tirer les oreilles.

Par contre, on sait qu'à la veille de Windows Vista, on pourrait avoir l'air twit de ne pas encore connaître Windows XP. De toute façon, on a plein de logiciels qui fonctionnent avec XP.

Sauf qu'on n'imagine vraiment pas avoir deux PC, un sur 98, un sur XP, avec leurs cortèges respectifs de misère. Quel dilemme : on veut tout sans rien perdre, on veut le beurre et l'assiette du beurre, bref, on veut son Québec fort dans un Canada uni?

Comment y arriver ? Il y a une façon simple, celle du logiciel Partition Magic. Produit essentiel dont j'avais l'honneur d'être testeur du temps où il était fabriqué par PowerQuest (Orem, Utah), PM fait désormais partie de l'écurie Symantec et, pour l'instant, je n'ai aucune idée de son avenir.

Ce que je sais, c'est que la version 8, celle qui se trouve sur le marché depuis deux ans, fonctionne merveilleusement bien avec toutes les versions de Windows. Avec elle, on peut installer jusqu'à quatre systèmes d'exploitations différents dans notre PC, incluant Linux.

Pour les besoins de cet article, je me suis servi d'un PC nanti de deux disques rigides, le disque maître (disque 1) un 120 Go (114,5 Go d'espace de travail) et le disque esclave (disque 2), un 80 Go (78,2 Go d'espace de travail).

Sur le disque 1, j'ai installé Win98SE et WinXP, côte à côte, dans deux cloisons hermétiques s'ignorant mutuellement (i.e. à la canadienne), mais aptes à prendre charge du PC au démarrage. Comme nous le verrons plus tard, cela se fait grâce à un utilitaire associé à Partition Magic, un gugusse fort sympathique répondant au nom poétique de PQ Boot.

Détail important, ledit PC était déjà opérationnel et ronronnait de bonheur sous Windows XP. Autrement dit, les deux disques avaient été formatés en NTFS, le système d'allocation de fichiers recommandé avec Windows XP.

Il est ici très important de bien comprendre qu'avec les systèmes d'allocation de fichiers utilisé par Windows, soit FAT16, en FAT32 et en NTFS, au moins une unité d'allocation de fichiers (cluster, c'est-à-dire l'espace minimal sur le disque où vient se stocker un fichier) est consacré à chaque fichier créé dans le courant de nos activités. Dans le cas de très petits fichiers, cette façon de procéder peut entraîner un important gaspillage.

Ainsi, dans le cas du FAT32 (oublions ici le FAT16, plus personne ne s'en sert), la taille de la partition sur le disque détermine la taille des unités d'allocation. Une partition, c'est un compartiment plus ou moins étanche que l'on bidouille sur le disque et auquel Windows attribue une lettre, p. ex. E, F G. etc. Or, plus ce compartiment est grand, plus les unités d'allocation le seront. En conséquence, plus l'espace perdu sera important.

Il est vrai qu'avec la taille des disques d'aujourd'hui, cela n'a plus vraiment d'importance, mais en voici quand même un tableau sommaire que l'on peut trouver sur le site Web de Microsoft :

Si la partition est de 8 Go et moins, l'unité d'allocation est de 4 Ko, pour un perte moyenne de 4 %

Si la partition est de 16 Go et moins, l'unité d'allocation est de 8 Ko, pour un perte moyenne de 7 %

Si la partition est de 32 Go et moins, l'unité d'allocation est de 16 Ko, pour un perte moyenne de 13 %

Si la partition est de 64 Go et moins, l'unité d'allocation est de 32 Ko, pour un perte moyenne de 24 %

Si la partition est de 64 Go et plus, l'unité d'allocation est de 64 Ko, pour un perte moyenne de 50 %

Autrement dit, un disque FAT32 de 60 Go que l'on ne partitionne pas, nous donne une perte moyenne de 24 %, soit 14,4 Go. Auquel cas, il n'est plus de 60 Go, mais de 45,6 Go. Par contre, en NTFS, la perte est moindre. Les unités d'allocation seront, dans les pire cas de 4 Ko. En voici un tableau sommaire :

Si la partition est de 2 Go et moins, le cluster est de 2 Ko, pour un perte moyenne de 1 %

Si la partition est de 2 Go et plus, le cluster est de 4 Ko, pour un perte moyenne de 4 %

Sur l'illustration ci-après, on voit une partie de l'interface de Partition Magic où les deux disques de notre projet sont schématisés. Quand la partition est entourée de rouge, cela signifie qu'elle est en NTFS, si elle l'est en vert, cela signifie qu'elle est en FAT32 et si elle est entourée de bleu, cela indique qu'il s'agit d'une partition logique. Quant au jaune, il indique le niveau de capacité atteint pas les données sur chaque partition. Enfin, la très petite bande grise à l'extrême gauche du disque 2 (juste avant «E:Archives») est un espace réservé par PM pour bien gérer le deuxième disque.

Mise en partitions

1- Avant de démarrer mon projet, j'ai d'abord effectué une image des deux disques, question de ne pas être dans la misère noire advenant un échec; un malheur est si vite arrivé sous Windows.

2- Ensuite, j'ai redémarré le PC en DOS (invite de commande) question de pouvoir procéder à un Scandisk. Il s'agit là d'une opération quasiment obligatoire avant d'aller bricoler dans les partitions. N'importe quelle erreur du disque fera s'arrêter bêtement PM et nous forcera à tout reprendre avec parfois, de la sueur et du sang ! Croyez-moi sur parole.

3- Comme le disque 1 était partitionné en «C: Windows» et «D: Multimedia», j'ai utilisé une fonction très conviviale du logiciel pour redimensionner «C:» à environ 52 Go (espace nécessaires pour Win XP, les logiciels dans «Program Files» et la myriade de fichiers dans «Mes Documents») et j'ai réduit «D:» à quelque 36 Go. Ce faisant, j'ai créé entre «C:» et «D:»un espace vide, un trou, de quelque 60 Go. Cela m'a permis d'y créer une partition principale de 26 Go en FAT32 (spécifique à Win98), une taille de loin suffisante pour Windows 98, ses pompes et ses œuvres (en fait, 6 Go auraient été amplement suffisants, mais il faut penser aux logiciels qu'on installera avec tout le bordel qui s'ensuit). Reste qu'étant en FAT32, j'ai perdu 13 % de l'espace de cette partition, soit environ 3 Go.

Comme le PC ne peut obéir qu'à un seul système d'exploitation, on ne peut en avoir qu'un seul de mandaté à cette fin au démarrage. Ce qui signifie que si j'ai WinXP installé sur une partition principale, et Win98, sur une autre partition principale, toutes deux répondant à la lettre «C:», il faut qu'il y en ait une des deux qui soit cachée; l'un ne peut voir l'autre sans faire d'urticaire. C'est le gros bon sens : si, avec PQ Boot, j'active WinXP, Win98 se cache et vice-versa.

4- Dans le grand trou qui restait sur ce disque, plus de 36 Go, je ne me suis pas cassé la tête et j'ai créé une partition secondaire (extended), dans laquelle j'aurais pu créer et placer autant de partitions logiques que nécessaires. Mais étant paresseux, je n'en ai mis qu'une seule que j'ai appelée « Multimédia » et à laquelle le système a ultérieurement accordé la lettre «D:». Quoi qu'il en soit, c'est ainsi qu'il faut procéder : les partitions logiques (celles où on place généralement des données) doivent toujours être insérées dans une partition secondaire. Quant au disque 2, je ne lui ai pas touché. Il était déjà subdivisé en trois partitions logiques sous une partition secondaire : «E: Archives», «F: Jeux» et «G: Varia»

5- La beauté avec Partition Magic, c'est qu'on bidouille ses disques à son goût, comme si on se faisait un beau dessin. Et lorsqu'on est bien certain de la configuration, on en commande l'exécution au logiciel. Généralement, il redémarre le système et se met au travail, ce qui, selon les tâches demandées, peut prendre passablement de temps.

6- Une fois ce travail terminé, PM m'a ramené sous Win XP, ce qui m'a permis de procéder à la configuration de PQ Boot afin que je puisse choisir, au redémarrage, entre XP et 98SE. PQ Boot est un petit utilitaire DOS inclus avec Partition Magic, que l'on copie tout simplement sous forme de raccourci sur les bureaux de Win98 et de WinXP. Génial le bidule ! Par exemple, si je suis sous XP et que je veuille aller sous Win98, je clique sur l'icône de PQ Boot et un petit menu DOS m'apparaît m'offrant le choix entre «1- WinXP» ou «2- Win98». Il ne me reste plus qu'à taper le bon chiffre et redémarrer.

7- Cela étant fait, j'ai tapé «2» et ai éteint mon système. J'ai alors inséré la disquette de démarrage et le CD de Win98 puis j'ai rallumé l'ordi. La disquette l'a amorcé, puis l'a transféré au CD. Puisque j'étais sur la partition «C: Windows 98», une partition de 26 Go complètement vide, je n'ai eu aucune difficulté à y installer Windows 98SE.

Et tout s'est passé dans la joie le bonheur et l'allégresse. J'ignore toutefois si quelqu'un s'est marié et a eu beaucoup d'enfants. Voilà, amusez-vous bien et, juste ciel, n'oubliez pas de toute archiver avant de commencer votre bricolage.