Le géant américain Google fait face jeudi à une plainte d'une association de consommateurs au Royaume-Uni qui l'accuse d'avoir collecté illégalement des données personnelles d'utilisateurs de l'iPhone.

L'association «Google You Owe Us» (Google, tu nous dois quelque chose) cherche à obtenir compensation pour les 5,4 millions de personnes concernées par les faits, explique-t-elle dans un communiqué, ajoutant que c'est la première action de ce type dans le pays.

Les faits se seraient déroulés en Angleterre et au Pays de Galles entre juin 2011 et février 2012, une période au cours de laquelle Google aurait contourné les options de sécurité de l'iPhone et collecté des données personnelles en utilisant le navigateur Safari.

L'affaire devrait passer devant la justice début 2018, a précisé un porte-parole de l'association, dirigée par Richard Lloyd, habitué à ferrailler contre les grands groupes et ancien dirigeant de la célèbre association de consommateurs Which?

«Avec cette action, nous allons envoyer un message fort à Google et aux autres géants de la technologie de la Silicon Valley sur le fait que nous n'avons pas peur de mener le combat si nos lois ne sont pas respectées», souligne M. Lloyd.

Chaque personne affectée pourrait espérer récupérer plusieurs centaines de livres, l'association précisant que son objectif tient autant à la compensation financière qu'à son souhait de faire reconnaître la responsabilité de Google.

Le groupe américain a quant à lui minimisé l'importance de cette action.

«Ce n'est pas nouveau, nous nous sommes défendus dans des cas similaires auparavant. Nous ne pensons pas que cela ait un quelconque intérêt et nous allons contester cela», a déclaré un porte-parole de Google.

Une affaire semblable avait déjà été portée devant la justice britannique en 2015 par trois individus, qui avait obtenu un accord resté confidentiel, mais qui avait ouvert la porte à une action collective, selon Google You Owe Us.

Aux États-Unis, Google avait par ailleurs été condamné à une amende de 22,5 millions de dollars en août 2012, ce qui avait mis fin à des poursuites du régulateur américain du commerce, la Federal Trade Commission, pour les pratiques du groupe concernant la récupération de données à travers Safari.