L'Union européenne est prête à riposter aux cyberattaques, y compris en prenant des sanctions contre leurs auteurs ou des États, a-t-elle annoncé lundi.

Réunis à Luxembourg, les chefs de la diplomatie des 28 États membres de l'UE ont adopté lundi une «boîte à outils cyberdiplomatique», quelques semaines après la vague d'attaques mondiales propagée par le virus WannaCry.

«L'UE est préoccupée par la capacité et la volonté accrues d'acteurs étatiques et non étatiques à poursuivre leurs objectifs par des activités cybermalveillantes», a indiqué le Conseil, qui représente les 28 États membres, dans un communiqué.

«Les États ne devraient pas permettre sciemment que leur territoire soit utilisé pour commettre des faits internationalement illicites à l'aide des technologies de l'information et des communications», met en garde l'UE.

«De telles activités peuvent constituer des actes illicites au regard du droit international et sont susceptibles de donner lieu à une réponse conjointe de l'UE», désormais apte à prendre «une série de mesures, y compris des sanctions» en cas de cyberattaque contre l'un de ses membres, ajoute l'Union.

L'UE assure toutefois que sa réponse serait «proportionnée à la portée, l'échelle, la durée, l'intensité, la complexité, la sophistication et l'incidence de la cyberactivité».

Le virus WannaCry a bloqué des centaines de milliers d'ordinateurs dans le monde et réussi à mettre à plat les réseaux informatiques de plusieurs hôpitaux britanniques.

Les pirates réclamaient des rançons en bitcoins aux victimes pour leur permettre de recouvrer l'usage de leurs ordinateurs.

Selon des experts en cybersécurité, le groupe de pirates informatiques Lazarus, soupçonné d'avoir partie liée avec la Corée du Nord, est très vraisemblablement responsable, mais Pyongyang a démenti tout lien avec l'attaque WannaCry.

Plusieurs campagnes électorales ont été affectées par des piratages informatiques, comme aux États-Unis, contre le Parti démocrate d'Hillary Clinton, ou en France, où des milliers de documents internes de l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron ont été diffusés sur internet à deux jours du deuxième tour de l'élection présidentielle, début mai.

Moscou, mis en cause pour avoir interféré par ce biais dans la campagne présidentielle américaine, a toujours démenti avoir joué le moindre rôle dans ces piratages.