Ininterrompue. C'est le terme parfait pour décrire la vie à Hong Kong. Mais au-delà de l'effervescence, ô surprise, on trouve aussi la montagne, la verdure et l'authenticité.

Des gratte-ciel qui suintent la puissance économique. Des rues constamment bondées. Des marchés en ébullition. Des échoppes en opération jour et nuit. Des taxis et des transports en commun qui zigzaguent dans tous les sens. Central. Wan Chai. Deux quartiers dont les images de démesure sont le plus véhiculées. Les Hongkongais semblent valser dans cet incessant ballet dont les règles échappent souvent aux Occidentaux qui mettent les pieds en Asie pour la première fois. Un mot : dépaysement.

Hong Kong est toutefois bien plus que cette image lumineuse et grouillante. C'est techniquement une région administrative spéciale, dans les faits une ville, mais avec des pouvoirs plus grands que ceux octroyés aux provinces de Chine. C'était aussi, jusqu'à récemment, une colonie britannique et par conséquent, culturellement, ce n'est pas tout à fait la Chine.

Géographiquement, c'est toute une série d'îles - 261 exactement -, dont une vingtaine plus imposantes, comme l'île de Hong Kong. C'est aussi la région de Kowloon, sur le continent, vibrante et animée. Faisant face à l'île de Hong Kong, celle-ci est accessible 450 fois par jour via le Star Ferry. Ce sont finalement les Nouveaux Territoires, tout au nord. Un espace de nature, de montagnes et de décors inattendus.

Photo : Guillaume Simoneau

La vue de la baie de Kowloon depuis KowloonPeak Trail. C'est l'un des meilleurs endroits pour admirer le panorama qu'offre la péninsule, et avoir une vue imprenable sur Victoria Harbour, le détroit qui sépare Kowloon de l'île de Hong Kong.

Entre Hong Kong et Montréal

La chef hongkongaise Shammy Chan, venue ouvrir le resto Jiep Jiep, dans le Mile-Ex à Montréal, revient tout juste d'un séjour à Sheung Shui, dans les Nouveaux Territoires, où habitent ses parents. « Chaque fois que j'y vais, j'en profite pour prendre l'air, avoue celle qui apprécie la marche en montagne. Ce que j'aime de Hong Kong, c'est qu'on peut parcourir l'immensité du territoire... en deux heures. Les transports sont super efficaces. Les taxis sont très peu chers. Tout est à proximité. »

La chef propriétaire de 38 ans a d'ailleurs profité de son dernier séjour pour retourner du côté de Kowloon, un lieu rendu tristement célèbre il y a 15 ans pour avoir été le foyer d'infection du SRAS, le syndrome respiratoire aigu sévère. On a cru que Hong Kong ne se remettrait jamais d'une telle pandémie. Mais la mégapole change vite, et il faut se lever de bonne heure pour saisir la tendance du moment. Maintenant, dites « Kowloon » et on pense « shopping et effervescence ». Aucun touriste ne se souvient du SRAS!

Photo : Guillaume Simoneau

Photo : Guillaume Simoneau

"Ce que j'aime de Hong Kong, c'est qu'on peut parcourir l'immensité du territoire... en deux heures." - Shammy Chan

Virée au vert

Le district est redevenu une scène en constante ébullition. « Ce qui me plaît, explique la jeune chef, c'est la diversité de Kowloon. C'est très urbain, mais en trente minutes, on est dans la verdure! Dans la même journée, on peut prévoir une randonnée, du shopping et une soirée au resto. » La gastronomie hongkongaise est reconnue à travers le monde, et à juste titre. « Mais personne ne songe à Hong Kong pour ses espaces verts, ses montagnes et la beauté de sa nature, déplore Shammy Chan. Or, dans le Hong Kong que je connais et qui m'a vue grandir, il faut absolument apporter ses bottes de randonnée et son maillot de bain. »

Photo : Guillaume Simoneau

Photo : Guillaume Simoneau

Village de pêcheurs

Les îles ne manquent pas, et quand l'hiver se fait doux, on peut même se baigner. L'île préférée de Shammy, Pok Liu - que les guides touristiques nomment l'île de Lamma -, est la troisième plus grande île de Hong Kong... alors qu'elle ne compte même pas 14 kilomètres carrés. Petit village de pêcheurs aux traditions bien ancrées, Pok Liu sert une nourriture locale, a peu d'infrastructures, pas de voitures ni d'édifices, et offre de belles plages donnant sur la mer de Chine. Difficile de croire que ce paradis existe... à seulement 30 minutes de ferry de Central, sur North Island! Les possibilités comme celle-là sont légion à Hong Kong.

Photo : Guillaume Simoneau

Bonne fourchette

Hong Kong est reconnue pour être l'une des capitales gastronomiques les plus importantes dans le monde; les riches Chinois aiment s'y délecter d'un repas à 1 000 dollars canadiens par tête de pipe. Mais quel plaisir de dénicher un délicieux cha chaan teng, ces petits restos sans prétention où l'on peut parfois manger mieux qu'un empereur... pour aussi peu que 5 dollars! Et comme les loyers sont exorbitants, on a vu naître des restos clandestins, qu'on appelle là-bas des private kitchen ou des homecooking places. C'est via les médias sociaux qu'un touriste retrace ces tables éphémères. « Elles apparaissent, puis meurent... mais renaissent ailleurs aussitôt », reconnaît Shammy Chan. Le propre de la vie à Hong Kong. Indéniablement tenace.

Le guide du National Geographic nous a été fort utile pour mieux comprendre notre destination.

Photo : Guillaume Simoneau

Photo : Guillaume Simoneau