Ça n'effacera pas les cicatrices de Vancouver, mais il s'agit peut-être d'un pas de plus vers la sérénité. Dominique Maltais a entrepris la nouvelle saison de la plus belle façon, mardi soir, remportant la Coupe du monde de snowboardcross de Lech am Arlberg, en Autriche.

Avec ses nombreux succès et sa médaille de bronze aux Jeux olympiques de 2006, on avait fini par l'oublier: cela faisait un bail qu'elle n'avait pas gagné. Sa dernière victoire remontait à la Coupe du monde de Furano, en mars, année où elle avait décroché le globe de cristal de la spécialité.

«Ça fait du bien au moral, ça fait longtemps que je l'attendais», a réagi Maltais dans une entrevue accordée au relationniste de la fédération canadienne.

La victoire est d'autant plus savoureuse qu'elle a été acquise aux dépens de sa compatriote Maëlle Ricker, championne olympique. Certes, elles sont amies, mais Maltais ne cache pas que le triomphe de sa coéquipière à Vancouver rendait son propre échec personnel encore plus difficile à oublier. La Québécoise avait été éliminée en qualifications après avoir subi une contusion au poumon et un pneumothorax sur une chute lors de l'échauffement.

Maltais et Ricker, première et deuxième qualifiées, ont logiquement été les actrices principales de la grande finale disputée sous les réflecteurs.

Maltais n'a pu éviter le contact sur un dépassement, et les deux Canadiennes ont failli se sortir de la course, selon le rapport de la Fédération internationale de ski (FIS). «On visait les mêmes trajectoires, les contacts étaient donc inévitables», a dit Maltais à la FIS.

«Maëlle et moi, on s'entraîne toujours ensemble, a-t-elle ajouté plus tard. On est deux athlètes qui veulent toujours gagner. Il y a une bonne rivalité entre nous.» 

Ricker, de Whistler, a fini deuxième, suivie de la Japonaise Yuka Fujimori, qui s'invitait pour la première fois sur un podium de Coupe du monde.

Après un été difficile, où les questionnements ont été nombreux, Maltais abordait la saison 2010-11 avec le plus grand optimisme. Dans une entrevue à La Presse la semaine dernière, l'athlète de 30 ans disait tenir la meilleure condition physique de sa carrière. Elle en sentait particulièrement les bénéfices dans les portillons de départ, où tout peut se jouer en snowboardcross. «Je me sens beaucoup plus agile, plus souple dans mes mouvements», affirmait celle qui compte maintenant 18 podiums en 48 départs de Coupe du monde depuis 2003.

Tom Velisek a couronné une journée faste pour l'équipe canadienne en se classant deuxième chez les hommes. En finale, le planchiste de Squamish, en Colombie-Britannique, a été battu par l'Américain Nate Holland. L'Autrichien Mario Fuchs a complété le podium. Qualifié 19e, François Boivin, de Jonquière, a été sorti dès les huitièmes de finale.

Les surfeurs remettent ça dès mercredi avec la deuxième épreuve de Coupe du monde de snowboardcross présentée à Lech am Arlberg, une chic station de ski. Maltais défendra le maillot jaune de leader de la Coupe du monde. Le coeur plus léger, on peut le penser.