On attendait la Polonaise Justyna Kowalczyk, meneuse de la Coupe du Monde, mais c'est plutôt la jeune Suédoise Charlotte Kalla qui a écrit la première page de l'histoire du concours de ski de fond aux Jeux olympiques de Vancouver en remportant de brillante façon, lundi, le 10 kilomètres style libre chez les dames.

Gagnante il y a quelques années du Tour de Ski, et gagnante la semaine dernière en Coupe du Monde à Canmore devant Kowalczyk, Kalla a connu un départ canon sur les pistes du Parc olympique de Whistler et l'a emporté facilement en 24 minutes, 58,4 secondes pour devancer la revenante, l'Estonienne Kristina Smigun-Vaehi par 6,6 secondes.

Elles ont été accompagnées sur le podium par la Norvégienne Marit Bjoergen (25:14,3), qui a axé toute sa préparation de la saison sur ces Jeux olympiques.

Kalla, qui est l'étoile montante du ski suédois, a dominé de bout en bout pour mériter sa première médaille d'or olympique, la 25e médaille pour la Suède en ski de fond olympique.

«Je me disais avant le départ et pendant la course de ne pas m'en faire, qu'il s'agissait seulement d'une course d'entraînement, une épreuve comme les autres, a dit Kalla. Je voulais garder ma concentration, m'appliquer à skier vite et bien. Mais j'ai bien compris en arrivant au fil d'arrivée que c'était une bien plus grande occasion.

«Je ne réalise pas encore tout à fait que je suis aux Jeux olympiques et que je viens de gagner. Je voulais juste y mettre toute la gomme dès le départ.»

Kowalczyk n'a pu faire mieux qu'une cinquième place à 21,7 secondes de la gagnante.

Elle était évidemment très déçue et n'a pas caché le fait qu'elle n'aime pas, mais pas du tout le parcours de Whistler.

«Je suis très déçue, a-t-elle dit. Ce n'est pas un tracé pour moi. Ce n'est pas vraiment un parcours olympique. Il y a beaucoup trop de tournants et certaines descentes sont vraiment dangereuses. Les montées sont longues et pas très abruptes.»

Pourtant, le parcours semblait plaire aux médaillées et à quelques autres skieuses.

«Je trouve que c'est un parcours passablement difficile, a dit Madeleine Williams, seule Canadienne au départ et qui a pris le 51e rang avec un temps de 27:43,6. Je trouve que les montées sont suffisamment longues et ardues.»

Même son de cloche pour la Finlandaise Aino-Kaisa Saarinen, qu'on attendait bien avant sa 15e place, à plus d'une minute de Kalla.

«Les montées sont longues, dit-elle. Mon style fait que j'ai plus de succès dans les montées plus abruptes, mais c'est un bon parcours. Je n'ai jamais pu skier très vite aujourd,hui, même si les conditions étaient rapides. Mais je sais que je vais me reprendre dans les épreuves de sprint, surtout qu'elles sont disputées en classique, mon style favori.»

Smigun-Vaehi était considérée comme une reine en Estonie après ses deux médailles d'or à Turin. Depuis, elle avait quitté la compétition pour se marier et a donné naissance à une fille. Ce n'est que vers la fin de la dernière saison et cette année qu'elle s'est remise sérieusement à la compétition.

«Je suis très heureuse présentement. Merci Canada. J'aime toujours revenir ici, a-t-elle dit. Je me sens privilégiée de pouvoir skier à nouveau à un tel niveau après avoir donné naissance à ma fille.»

L'Estonienne a talonné Kalla pendant toute la course, mais n'a jamais été en mesure de grignoter les quelques secondes manquantes à la fin.

Bjoergen partait elle aussi avec un dossard de favorite. Elle avait connu des Jeux atroces à Turin après avoir remporté facilement la Coupe du Monde à quelques reprises. Cette année, elle avait tout fait pour arriver à Whistler au sommet de sa forme, évitant même de participer au Tour de Ski durant la période des Fêtes.

«Ça fait longtemps que je n'étais pas montée sur le podium alors je dois vous dire que je suis très heureuse, a dit Bjoergen. Bien sûr, je rêve de gagner l'or. Je ne me sentais pas très forte aujourd'hui.

«Mais, je dois reconnaître que Kalla est très en forme. Elle a bien skié. Je n'ai pas gagné l'or, mais je suis heureuse que c'est elle qui l'a obtenue. J'aurai d'autres occasions d'ici la fin des Jeux.»

Quant à Williams, elle se disait enchantée de pouvoir prendre part à ces Jeux.

«Je n'en reviens pas d'être ici. Quand j'ai pris le départ, ça criait très fort. C'est une expérience peu commune. Mais ce n'est pas fini pour moi, je vais encore prendre part à la poursuite, au relais et à la course de 30 kilomètres.»