Finalement, des quatre Canadiennes, c'est celle qui a obtenu le moins bon résultat qui s'est amusée le plus, vendredi, à l'occasion du slalom féminin disputé à Whistler Creekside.

Marie-Michèle Gagnon a fini au 31e rang, mais elle a conclu sur une bonne note puisqu'elle était 42e après la première manche. La Québécoise de 20 ans a réalisé le 23e temps de la manche ultime et souligné le tout à la ligne d'arrivée avec une petite danse. Elle a même fait la roue... après avoir enlevé ses skis, bien sûr.

«J'ai décidé de m'amuser dans cette deuxième manche. De faire comme je fais à l'entraînement et voir ce que ça donne. Evidemment, les conditions n'étaient pas aussi bonnes que si j'avais pris le départ parmi les 30 premières, mais j'y suis allée et j'ai eu du plaisir, a expliqué Gagnon. Ce n'était pas parfait, les conditions étaient difficiles, mais j'ai bien travaillé sur ce qu'il fallait, j'ai attaqué en haut. Je suis contente.

«J'avais dit aux filles (de l'équipe canadienne) que de toute manière je n'avais rien à perdre en deuxième manche, que j'allais faire quelque chose pour que les gens se rappellent de moi», a-t-elle raconté en riant, en parlant de ses pitreries bon enfant dans l'aire d'arrivée, faites pour le bénéfice de sa famille, venue en grand nombre à Whistler.

«C'était du «freestyle'!», a-t-elle lancé en s'amenant devant les journalistes.

Si Gagnon s'est retrouvée dans une situation où elle n'avait plus rien à perdre, c'est parce qu'elle a connu des difficultés dans le milieu du parcours pendant la première manche. Elle a eu de problèmes de contrôle en passant sur une surface raboteuse. Elle a failli rater une porte et ainsi être disqualifiée dès la première manche.

«Normalement, je serais sortie de piste, je n'aurais pas fini la manche. Mais j'ai skié la pole à l'envers pour pouvoir continuer. Normalement, tu vas dans un certain sens, et ce n'est pas avantageux du tout d'y aller à l'envers. Mais ça te sauve les fesses», a-t-elle expliqué.

«Sauf que ça m'a coûté beaucoup de temps, je me suis retrouvée sur le plat... Je savais que c'était foutu, mais je me suis dit que j'allais finir et faire ma deuxième manche. Je voulais être là pour ma famille. Ils sont venus me voir, alors...»

Gagnon a par ailleurs dit avoir adoré ses premiers Jeux.

«C'est merveilleux de vivre ma première expérience olympique à domicile. Pas beaucoup de gens peuvent dire ça, a-t-elle souligné. Et j'ai vu comment était la pression. C'est sûr que c'est un stress différent qu'en Coupe du monde, mais c'est un stress qui, je pense, a fonctionné pour moi. Ca m'a vraiment mis dedans, j'étais excitée, je peux en retirer beaucoup et amener ça à Sotchi en 2014.»

Goodman, vers 2014

Anna Goodman, de Pointe-Claire, en est une autre qui aurait aimé skier dans de meilleures conditions, mais qui a persisté dans le but de retirer le maximum de cette expérience unique que sont ces Jeux olympiques disputés en sol canadien.

«J'ai constaté que c'était pas mal comme n'importe quelle course et quand je vais revenir dans quatre ans, je vais mieux réaliser que tout peut arriver, qu'il y a des filles qui sortent et qu'il faut vraiment tout donner, peu importe le contexte. Et c'est encore plus le cas aux Jeux, parce qu'il n'y a pas de points (pour les 30 premières) comme en Coupe du monde, alors aussi bien tout donner.»

Goodman subira une opération, le 4 mars prochain, dans le but de réparer une déchirure au ligament croisé antérieur au genou. Elle espère maintenant éviter d'autres blessures graves au cours des quatre prochaines années afin d'entreprendre les Jeux Sotchi, en 2014, en pouvant skier à la pleine mesure de son potentiel.

Ce qui n'a pas été le cas lors du slalom féminin de vendredi, alors qu'elle a avoué avoir connu une baisse de régime en deuxième manche, même si elle est alors passée du 22e au 19e rang au classement.

«Je cherchais avant tout à ne pas subir de nouvelle blessure cette semaine, alors je ne me suis pas entraînée autant que je l'aurais voulu ces derniers jours, a-t-elle indiqué. Alors j'ai peut-être effectivement manqué d'énergie à la fin. Je n'ai pas le même niveau de forme que d'habitude.

«Mais on a une jeune équipe en slalom, une bonne équipe qui a un bel avenir. Alors dans quatre ans, il va falloir nous prêter attention!»